Vioxx l’autre Mediator Une plainte déposée en France ce vendredi
Après le Mediator, le Vioxx Officiellement, cet anti-inflammatoire du laboratoire Merck n’a fait de mal à personne en France, entre 2000 et 2004, période à laquelle il a été distribué à quelque 500 000 patients, avant d’être retiré du marché au niveau mondial.
Pourtant, ce vendredi, une plainte pour « délit d’entraves à la justice » a été déposée à Paris. Le plaignant Un homme, pourtant sportif, qui a été victime d’un infarctus en 2004 après plusieurs mois de traitement par Vioxx. À l’époque, le médicament est prescrit pour les douleurs de l’arthrose et des rhumatismes, sans effets gastriques indésirables. Sauf qu’il pouvait aussi causer de graves effets secondaires cardiovasculaires (infarctus, AVC). Ce que le laboratoire savait, mais n’a pas dit.
Conflit d’intérêt
L’objectif de la plainte Faire rouvrir une affaire « poussée un peu rapidement sous le tapis » selon les termes de l’avocat du plaignant, Me Didier Jaubert.
Car, Outre-Atlantique, Vioxx a été jugé responsable par la FDA (Food and Drug Administration) de plus de 88 000 crises cardiaques en cinq ans, dont 30 à 40 % ont probablement été mortelles. Le laboratoire avait même accepté en 2011 de verser 950 millions de dollars à l’État américain afin de conclure les poursuites liées à son médicament. Et ce, après avoir dû provisonner cinq milliards de dollars en 2005-2006 pour indemniser les victimes.
En France, une trentaine de demandes d’indemnisation ont bien été déposées en 2010. Ce qui avait donné lieu à un rapport d’experts en 2013 : le médicament, le laboratoire et les autorités sanitaires avaient été mis hors de cause. Des conclusions mises à mal dans un livre publié début mars et co-signé notamment par le Dr Irène Frachon, qui a révélé le scandale du Mediator. Les auteurs de Effets secondaires : le scandale français, évoquent un conflit d’intérêt. L’un des experts commis dans le dossier Vioxx avait précédemment travaillé pour l’avocat du laboratoire Merck. Affaire à suivre