Villeneuve-d’Ascq , ultime répétition de l’ONL ce matin au stade Mauroy avant le concert de ce mardi soir (VIDÉO)
«
Aux armes citoyens !
». Chantée à tue-tête pendant l’Euro de football par les supporters de l’Équipe de France, la Marseillaise s’apprête à retrouver des airs plus classiques, ce soir, au Stade Pierre-Mauroy, réaménagé pour l’occasion. Plus de 300 artistes y joueront à l’unisson l’hymne national, confectionnée par Berlioz en 1830, en l’honneur de Rouget de Lisle. La 9e Symphonie de Beethoven résonnera également dans les travées, où près de 14 500 spectateurs pourront entendre la célèbre « Ode à la joie ».
En attendant, la répétition programmée à 10 h a permis aux artistes de se régler et aux techniciens d’ajuster certains détails : «
Il faut plus de baryton dans le sonore
», crie l’un des ingénieurs du son sur la scène. «
On a des retours très très fort là
», réplique Jean-Claude Casadesus, le chef d’orchestre.
À cause d’un embouteillage, les 120 chanteurs du ch’ur régional Nord-Pas-de-Calais et de Nicolas de Grigny n’arrivent que vers 10 h 30 et Jean-Claude Casadesus ne compte pas perdre de temps : «
Vous pouvez vous dépêcher un tout petit peu mes amis, on est en retard !
».
C’est que l’organisation de l’Euro n’a permis la tenue que d’une répétition, contrairement à l’année dernière où l’orchestre en avait fait deux. Pas de quoi déstabiliser les musiciens, comme cet alto solo : «
Après 30 ans de maison, je commence à avoir l’habitude de ce genre d’événement, quel que soit le cadre ».
Jean-Claude Casadesus à la man’uvre
Le maestro Jean-Claude Casadesus distille ses conseils à sa troupe dès qu’il le peut . «
Si je vous demande de ne pas chanter trop fort, c’est pour que vous ne soyez pas trop fatigués ce soir
», dit-il à la fin de la première répétition de Beethoven.
À l’inverse, lui se donne corps et âme dans sa préparation, faisant de grands gestes, baguette à la main, en sautillant sur sa chaise. À la pause, trempé par l’effort, il partira même se changer dans sa loge. Élève de Pierrez Boulez, Jean-Claude Casadesus est déterminé à ce que le stade soit, ce soir, un lieu de transmission musicale : «
Tout comme Berlioz et Beethoven, dont les compositions sont faites d’espoir et de solidarité, nous nous associons à ce grand désir de partage
».
Celui qui passera la main en septembre prochain au jeune Alexandre Bloch ne compte pas s’arrêter là : «
A un moment donné, il faut du sang neuf mais je resterai intimement lié à l’Orchestre que j’ai fondé. Et puis ce n’est pas mon dernier concert
».
Rendez-vous ce soir, à 21 h, pour un grand moment de musique classique.