TGV Arras-Paris, élus usagers et SNCF ont enfin trouvé un compromis
Le TGV de 18 h 22 est donc sauvé ! Enfin, à ceci près qu’à compter de l’entrée en fonction de la nouvelle grille horaires, le 14 décembre 2016, il partira de Paris-Nord à 18 h 37, pour une arrivée prévue à Arras aux alentours de 19 h 26. Un petit quart d’heure de décalage qui permettra, comme initialement prévu, d’offrir le sillon H22 aux usagers picards, dont les lignes TER sont complètement saturées dans ce créneau horaire-là.
Du coup, le 18 h 52 Paris-Arras sera retardé, et quittera les quais parisiens à 19 h 22. Et le dernier TGV en provenance de la capitale et à destination de la cité atrébate aux heures de pointe partira à 19 h 52, comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Mais l’offre du soir (démarrant avec le 17 h 52) ne changera donc pas, après la suppression du 17 h 22 il y a un an, suivi par des mois d’atermoiements et de polémiques. Qui plus est, et c’est la vraie bonne nouvelle du jour, elle n’évoluera plus d’ici fin 2018, c’est-à-dire jusqu’à l’ouverture du ferroviaire à la concurrence. Bien. Très bien même. Trente mois de répit, c’était quasi inespéré’
Pour autant, il y a quand même une « petite » ombre au tableau. Avec la suppression annoncée d’un TGV Arras-Paris le matin. La SNCF a beau parler de «
glissement
» ou de «
fusion
» d’horaires, n’empêche qu’il faut appeler un chien un chien, et qu’il n’y aura donc plus en 2017 que quatre TGV au départ d’Arras tôt le matin, contre cinq aujourd’hui. Les 7 h 56 (en provenance d’Hazebrouck) et 8 h 17 (en provenance de Valenciennes) ne feront plus qu’un, avec un départ programmé à 7 h 59 : l’actuel 8 h 17 sera en fait avancé au départ de Valenciennes et viendra se coller au 7 h 56 en gare d’Arras. Les 6 h 17, 6 h 56 et 7 h 17 resteront eux à l’affiche.
Pour résumer
À partir du 14 décembre 2016, le matin, vous pourrez partir d’Arras, direction Paris, par les TGV de 6 h 17, 6 h 56, 7 h 17 et 7 h 59 (le dernier TGV de la matinée à destination de Paris Nord partira à 11 h 17).
Pour le retour du soir, aux heures de pointe, quatre TGV également, avec un cadencement qui passe de 30 à 45 minutes : 17 h 52, 18 h 37, 19 h 22 et 19 h 52.
Les élus vigilants
La hache de guerre paraît donc être enterrée entre la SNCF et les élus de l’Arrageois. Mais on n’a pas pour autant fumé le calumet de la paix. Et, comme un symbole, c’est un exemplaire de ce fameux brassard rouge, flanqué du slogan « Touche pas à mon TGV », agité des mois durant par les édiles et les usagers frondeurs, que Frédéric Leturque a remis à Jacky Lion, directeur régional de la SNCF. Joignant la parole aux actes : «
Comme ça, vous n’oublierez pas que nous y tenons à nos TGV. Et que nous pouvons nous montrer très opiniâtres et déterminés quand il s’agit de les sauver s’ils sont menacés !
»
Un avertissement lâché sur le ton de la plaisanterie, avec un sourire goguenard, mais un avertissement quand même. «
Car depuis 1993, nous n’avons connu que des séquences de retrait, reposant sur des décisions arbitraires et déplacées. Mais la SNCF nous a enfin entendus ! (‘) Les mois de combat ont payé, mais ce combat se poursuit quand même, pour défendre une certaine idée de l’aménagement du territoire et un certain niveau de services à la population, que nous n’aimerions pas voir de nouveau menacés
», aura ainsi sermonné le maire d’Arras, associant à son message la députée Jacqueline Maquet et la sénatrice PS Catherine Génisson.
Où l’on reparle de l’intérêt
de la 3e gare européenne !
Et, sous le regard forcément intéressé de Gérald Darmanin, maire de Tourcoing et nouveau vice-président de la Région Hauts-de-France en charge des transports, Philippe Rapeneau, président de la communauté urbaine d’Arras, d’en profiter pour vanter l’intérêt de cette fameuse troisième gare TGV européenne, qu’il verrait bien éclore non loin d’Arras, entre R’ux et Fampoux, et qui permettrait aux Arrageois de se connecter aux réseaux TER, REGL, TGV’
Les usagers demeurent prudents
Michel Castets, président du CUF, association des usagers des lignes ferroviaires du Nord Pas-de-Calais (notre photo) : «
Le changement de sillon pour le soir, avec un passage de H22 à H37 pour afficher notre solidarité avec les Picards, est acceptable. C’est normal. Mais je suis beaucoup plus réservé sur la suppression d’un horaire le matin. Il faudra quand même mesurer l’impact pour les usagers. Sans compter que je crains toujours les fusions d’horaires, qui mènent souvent à moyen terme à une suppression pure et simple. Mais nous verrons ! Nous serons en tout cas vigilants !
»
Christophe Verger-Lecocq, président de l’association AuTGV Nord-Picardie : «
Il faut se féliciter de la pérennité de l’offre jusqu’en 2018. C’est important de pouvoir s’assurer d’une certaine stabilité de l’offre quand on est un usager quotidien, comptant là-dessus pour s’assurer un bon équilibre entre vie professionnelle et vie familiale. Le cadencement passe de 30 à 45 minutes, mais cela reste acceptable. Pour la suppression du TGV du matin, il faudra voir ce que ça donne dans la pratique, mesurer les conséquences de cette fusion d’horaires. En tout cas, il faut remercier les élus pour leurs actions, ce qui montre qu’une forte mobilisation avec des associations d’usagers peut faire reculer la SNCF dans sa volonté de se désengager des gares TGV moyennes de notre région
».