Proch’emploi, ils ont testé le dispositif ils nous racontent

Proch'emploi, ils ont testé le dispositif ils nous racontent

Un grand optimisme, voilà ce qu’a déclenché l’annonce de Proch’emploi dans une région qui compte 387000 chômeurs. Pourtant, trois mois après le lancement, beaucoup de demandeurs d’emploi déchantent, comme Sylvie, de Fouquières-lès-Béthune, qui recherche un poste de secrétaire médicale. «
J’ai appelé le numéro vert
vu à la télé et je me suis dit :
Chouette, enfin quelqu’un qui va faire quelque chose pour nous !

»

Suite à l’appel, la quinquagénaire est reçue par un conseiller. «
On vous dit que ce n’est pas un entretien. Une des premières questions que l’on vous pose, c’est :
Avez-vous des difficultés avec la langue française écrite et parlée
Je leur ai dit :
Vous plaisantez
On m’a aussi demandé si j’étais prête à partir en formation.
» Sylvie, ancienne secrétaire administrative, sort de neuf mois de formation. Elle est prête à y repartir, à condition qu’il y ait un emploi à la clé. La quinqua est repartie de l’entretien sans offre. «
J’ai entendu à la radio qu’il y a des offres d’emploi non pourvues. J’ai demandé quelles étaient ces offres, sans réponse.
»

Centré sur la formation

Même déception chez Joany, de Sallaumines, au chômage depuis un an. «
La conseillère Proch’emploi qui m’a reçue ne pouvait rien me proposer en termes de travail. Eux sont compétents en termes de formation. Je viens de reprendre un travail, mais je l’ai trouvé moi-même.
» La jeune diplômée ne veut pas accumuler les formations. «
Être payée 800 euros en formation, cela ne règle pas les factures !
»

Point positif : l’écoute des conseillers Proch’emploi.«
J’ai eu un bon ressenti
», confie Isabelle. «
L’entretien s’est très bien déroulé
», confirme Sandrine, de Malo-les-Bains, une ancienne secrétaire comptable. Toutefois, nos demandeurs confirment qu’ils n’ont pas été recontactés par Proch’emploi après leur rendez-vous. On sait que d’autres l’ont été. La plate-forme téléphonique Proch’emploi a reçu un peu plus de 6100 appels depuis le lancement du dispositif début janvier.

Proch’emploi, une promesse de Xavier Bertrand

Xavier Bertrand a lancé le 5 janvier Proch’emploi comme il s’y était engagé pendant sa campagne. L’idée est de relier les chômeurs de la région à une offre d’emploi existante et non pourvue, ou à une formation. Pour joindre Proch’emploi, il faut composer le 0 800 02 60 80, un numéro vert. En janvier, le président désamorçait les critiques : «
Je sais qu’il y aura des mécontents, mais je préfère prendre ce risque plutôt que ne rien faire. S’il n’y avait qu’une seule personne que j’aide vraiment à retrouver un emploi, ça vaut le coup. Mais je pense qu’il y en aura plus. »

> Retrouvez demain notre second volet d’enquête sur Proch’emploi.

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