Patinage-danse sur glace , les Français Papadakis et Cizeron conservent leur titre mondial (VIDÉO)
Même le public du TD Garden, pourtant tout acquis à la cause des Américains Maia et Alex Shibutani et Madison Chock et Evan Bates, a dû se rendre à l’évidence et les saluer d’un tonnerre d’applaudissements. Même l’Américain Charlie White, auteur jusque-là du meilleur programme libre de l’histoire avec sa partenaire Meryl Davis, a dû s’incliner et leur rendre bien volontiers hommage.
« Ces deux-là sont incroyables, je suis fier que ce soit eux qui aient amélioré notre record du monde », a assuré, tout sourire, le champion olympique 2014 de danse sur glace, en congé sabbatique depuis son sacre à Sotchi (Russie).
Sur la musique du groupe britannique Cinematic Orchestra, Papadakis et Cizeron ont livré un moment de grâce avec leur programme libre intitulé « Build A Home » (littéralement construire une maison), résolument moderne, qui a mis une fois de plus en évidence leur virtuosité technique et leur sens de l’innovation.
Déjà en tête à l’issue du programme court, le duo associé depuis onze ans n’a laissé aucune chance à leurs rivaux: ils ont été crédités de 118,17 points, du jamais-vu sur la scène internationale, ce qui n’a pas manqué de les surprendre eux-mêmes.
« On ne s’attendait pas à de tels scores »
« On ne s’attendait pas à de tels scores, même si on a eu l’impression de donner le meilleur de nous-même sur la glace », a expliqué Papadakis. « Il nous a fallu du temps après le +libre+ pour réaliser ce qu’on a accompli, j’ai encore du mal à le croire, je vais juste profiter de ce moment le plus longtemps possible », a-t-elle poursuivi.
« C’est incroyable de remporter ce titre deux années de suite. Après le « court », on avait beaucoup de bonne énergie, on était vraiment impatients d’aller sur la glace », a renchéri son partenaire sur la glace qui a dessiné leur tenue.
Au final, ils se sont imposés avec un total 194,46 points, nouveau record personnel, le deuxième plus élevé de l’histoire, devant les deux couples américains Maia et Alex Shibutani, 2e (188,43 pts), et Madison Chock et Evan Bates, 3e (185,77 pts).
Commotion cérébrale en août
Ils poursuivent surtout leur ascension fulgurante dans l’histoire de leur discipline : ils sont les premiers Français à remporter un titre mondial deux années de suite, exploit que même Andrée Joly et Pierre Brunet n’ont jamais réalisé lorsqu’ils étaient le couple-référence dans les années 1920.
Ils ont maintenant deux titres mondiaux et deux couronnes européennes à leur palmarès, et sont les premiers à conserver un titre mondial en danse sur glace depuis le doublé réussi en 2006 et 2007 par les Bulgares Albena Denkova et Maxim Staviski.
Leur saison avait pourtant très mal débuté: Papadakis avait été victime d’une commotion cérébrale en août 2015 à l’entraînement, ce qui avait perturbé leur préparation.
Peu avant de quitter Montréal, où ils s’entraînent depuis 2014, pour Boston, Papadakis s’est blessée à un genou après avoir reçu un coup de patin involontaire de son partenaire, une péripétie qui n’a finalement pas remis en cause leur domination éclatante sur la discipline.
Leur horizon est maintenant olympique avec les JO-2018 de Pyeongchang (Corée du Sud): «Ils peuvent encore s’améliorer, je ne pense pas qu’ils aient atteint le maximum de leur potentiel», a prévenu Marie-France Dubreuil, l’une de leurs entraîneurs.
Dans l’après-midi, le programme libre dames avait donné lieu à une petite surprise avec la première place de l’Américaine Gracie Gold et la décevante 3e place (73,76 pts) de la prodige russe Evgenia Medvedeva, tandis que la triple championne du monde japonaise Mao Asada a sombré à la 9e place (65,87 pts).