Lille Métropole Rugby , trop de flou dans le projet de l’équipe en place un contre-projet voit le jour
Difficile d’avoir Jonathan Stauber, ou Jean-Pierre Leblon au téléphone. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé… Mais nos appels et messages sont restés lettres mortes. Dommage. On aurait pourtant aimé qu’ils nous détaillent ce fameux plan de sauvegarde présenté aux membres du bureau mercredi après, paraît-il, une entrevue à la MEL. «
Pour ce qui s’est passé à la MEL, on sait juste que ça a eu lieu et qu’on leur aurait donné des assurances sur le versement d’une subvention
», lance, un peu ironique et énormément sceptique, l’un des membres du bureau. Voilà pour la MEL…
Quant au projet, visiblement, c’est « on prend les mêmes et on recommence ». «
Leur projet C’est de rester en Fédérale 1, qu’on ne parle plus des 1,6 millions et qu’on reparte juste avec l’asso et les 650 000.
» S’en suit un plan d’apurement quelque peu surréaliste tablant sur le maintien d’une partie des subventions des collectivités, une renégociation des dettes auprès des organismes sociaux (notamment l’URSAFF) et une confiance intacte des partenaires, voire l’arrivée de nouveaux. «
Et avec tout ça, ils nous disent qu’on arriverait à un budget positif de 150 000 !
»
« Repartir sur des bases saines »
C’est accompagné d’un mail intimant au CA de l’accepter au plus tard pour vendredi que ce plan de sauvetage est parvenu aux membres du bureau. «
Nous n’avons plus qu’à approuver…
», souffle Laurent Tiberghien, l’un des administrateurs du club qui, visiblement, en a ras la casquette d’avoir à courber l’échine.
Et il n’est visiblement pas le seul puisqu’un « contre-projet » est actuellement en cours d’élaboration. «
Le but étant de repartir sur des bases saines.
» Pour ce faire, ils sont plusieurs à plancher sur l’hypothèse d’un nouveau départ en Fédérale 3, avec un budget «
raisonnable et réaliste
». «
Parce que, il ne faut pas rêver, la subvention de la MEL va être considérablement baissée et on va perdre des partenaires privés. Mais là, le but est de remettre le rugby et l’association au c’ur du projet. Les joueurs pros en fin de carrière sont prêts à rester pour assurer la transition
», affirme Laurent Tiberghien.
Seulement, pour y parvenir, tous sont conscients qu’il ne faudra pas rebâtir sur des cendres, au risque de ne plus retrouver crédibilité et confiance. Cela passera forcément par un changement des têtes gouvernantes. Il se murmure que Jean-Pierre Leblon serait sur le point d’annoncer sa démission, mardi soir, au CA. Mais est-il vraiment prêt à abandonner son fauteuil On attend encore qu’il s’exprime…
« Des incompétents et des tricheurs »
«
J’ai la haine contre ces gens-là.
» Comme tous les supporters du LMR, Jacques Le Bovic a pris un sacré tampon avec l’annonce du dépôt de bilan. «
Je m’y attendais. La situation financière difficile, je la connaissais. Mais’
» Mais, il y a des choses qui ont été faites qui lui restent en travers de la gorge. «
Ce qui me dégoûte le plus, c’est qu’ils (il en a après les anciens dirigeants du LUC) sont allés, pour payer les salaires, jusqu’à taper des sous à des bénévoles, des bénévoles qui sont au club depuis quarante ans. En sachant très bien, donc, ce qui allait arriver et qu’ils ne pourraient jamais les rembourser.
»
Jacques Le Bovic n’est pas un supporter comme les autres. Il a été président du club en 1999/2000 (c’est par exemple lui qui a repéré et recruté David Bolgashvili, dernier entraîneur en date du LMR). «
Quand j’ai passé la présidence, le club était bénéficiaire de 15 000 francs.
» Ce n’était évidemment pas le même rugby qu’aujourd’hui. «
À mon époque, les joueurs n’étaient pas payés.
» Le club avait alors un budget de 1,2 million de francs. Maintenant, on est plus près de 3 M’.
Comment en est-on arrivé à ce 1,6 M’ de dettes et au dépôt de bilan Jacques Le Bovic avance quelques éléments d’explications. «
L’ancienne direction a fait preuve d’un amateurisme complet. Il y a carrément de la part de certaines personnes du club un véritable déni de la situation. Alors, que celle-ci est connue depuis sept ans. Il ne faut pas oublier qu’il y a quelques années, la FFR nous avait sauvés de la relégation.
»
« Branches mortes »
Aux anciens dirigeants, Jacques Le Bovic réserve ce qu’on appelle sur le pré un plaquage cathédrale (assurément redoutable mais parfaitement interdit) : «
Ils (les dirigeants) ont été trop légers, en même temps que trop ambitieux. Tout ça est arrivé à cause d’incompétents, de tricheurs et de malhonnêtes. On est loin, mais alors vraiment très loin, de ce sport. Ils ont triché.
À l’exception de Jonathan Stauber, dans toute cette bande de dirigeants, il n’y en a pas beaucoup qui ont joué au rugby.
» L’avenir, le gaillard, taillé comme un troisième ligne, ne le voit pas sous les meilleurs auspices. «
Repartir Ça va être très difficile. Et puis, tous les problèmes ne sont pas derrière nous. On pourrait penser qu’une fois la situation financière assainie, il n’y a plus qu’à repartir de zéro. Mais, malheureusement, on n’a pas encore enlevé toutes les branches mortes.
»EM. C.