Libération conditionnelle de Patrick Henry, décision de la cour d’appel de Paris ce jeudi
Patrick Henry a purgé trente-huit ans de prison. La cour d’appel de Paris rendra ce jeudi 31 mars à 13h30 sa décision après cinq semaines de délibéré. «
S’il ne sort pas maintenant, il ne sortira jamais
», disait le 24 février, M Delaby-Faure. Le 7 janvier, le tribunal de l’application des peines de Melun avait accordé la libération conditionnelle à Patrick Henry, le parquet a aussitôt fait appel de cette décision, entraînant un nouvel examen du dossier à Paris. L’avocate lilloise y a donc présenté un projet de sortie que, contrairement aux magistrats du parquet, elle estime solidement encadré : une période de probation comprenant trois mois en centre de semi-liberté à Haubourdin et un an sous bracelet électronique, puis, pendant sept ans, des obligations à respecter telles que l’interdiction d’aller dans l’Aube ou l’indispensable autorisation d’un juge pour sortir de France.
Les difficultés d’une sortie « sèche »
Patrick Henry restera encore près de neuf ans sous l »il de la justice. L’homme aura alors 72 ans. Une ombre n’en finit pas de planer sur son dossier : en 2002, Patrick Henry a gâché une première sortie conditionnelle en se faisant arrêter à la frontière espagnole avec du cannabis dans sa voiture. Un échec qui, selon l’avocate, met aussi en lumière la difficulté d’une sortie « sèche » après des décennies d’enfermement.
Un appartement mis à sa disposition
Derrière cette requête, transparaît également son combat sur le sens des très longues peines. M Delaby-Faure a raconté comment lors de sa sortie en 2002, son client était tellement déboussolé par cette liberté soudaine qu’il reconstituait le décor de sa cellule dans son appartement. Lors de sa nouvelle incarcération, Patrick Henry a entamé des soins psychologiques qui changent les conditions d’une nouvelle sortie. Aujourd’hui à Paris, Martine Veys devrait être aux côtés de l’avocate. La visiteuse de prison nordiste accompagne Patrick Henry depuis 1992.
Elle a été témoin de son évolution, elle contribue à son projet de sortie en mettant à sa disposition un appartement dans la métropole lilloise. La décision des magistrats parisiens aujourd’hui est importante à l’heure où des voix s’élèvent pour l’application d’une peine de perpétuité réelle dans le cas d’actes terroristes. Cette décision dira si la justice considère ou pas, qu’une très longue peine peut déboucher sur une réinsertion.