Le gouvernement de Rohani pris dans une affaire de hauts revenus de ses fonctionnaires

Le gouvernement de Rohani pris dans une affaire de hauts revenus de ses fonctionnaires

Depuis quelques jours, le gouvernement de Hassan Rohani est pris dans un engrenage financier autour des revenus importants de certains de ses fonctionnaires. L’affaire, surnommée par la presse iranienne comme « la guerre des bulletins de salaire », a débuté au début du mois de juin, lorsque l’image de fiches de paie de trois hauts cadres de la Compagnie iranienne d’assurance, dépendante du gouvernement, a été publiée sur Internet.

Selon ces documents, pour le mois iranien d’Esfand (20 février-20 mars), le revenu de ces trois Iraniens ensemble avait atteint une somme de 180 millions de tomans, soit 45 000 euros. Le revenu d’un d’eux, à lui seul, a été de l’ordre de 22 000 euros.

Selon les lois iraniennes sur la gestion des revenus de fonctionnaires, pour l’année iranienne 1395 (mars 2016-mars 2017), le salaire maximal ne doit pas dépasser les 5,7 millions de tomans, soit 1 400 euros par mois. Dans les cas exceptionnels, il peut atteindre les 10 millions de tomans, soit 2 500 euros par mois. A cela peuvent s’ajouter différentes primes, heures supplémentaires, primes de voyage, etc.

Quelques heures après la publication de ces fiches de paie, le ministre de l’économie, Ali Tayebnia, a demandé aux différentes organisations, notamment l’Office général d’inspection, dépendante de la justice, de se pencher sur cette affaire et de rendre un rapport complet. Le président Hassan Rohani a également nommé son vice-président, Eshagh Jahangiri, de cerner « les faits frauduleux », de renvoyer les fauteurs et de faire restituer les sommes versées de manière illégale.

Pain béni

Pour les adversaires du président Rohani, cette affaire est comme du pain béni. Certains conservateurs, critique de la diplomatie de détente avec la communauté internationale, entreprise par le chef de l’Etat iranien, n’ont eu de cesse de s’attaquer au président et à son entourage qui, selon eux, « discriminent » les Iraniens. Sur sa Une, le quotidien ultraconservateur Kayhan a demandé, le 21 juin, au parlement iranien, entré en fonction depuis un mois, de s’occuper de ce scandale.

Le 18 juin, d’autres bulletins de salaire, appartenant à deux hauts cardes de la banque iranienne Tejarat et atteignant des milliers d’euros, ont également fini sur Internet.

Pour justifier ces revenus importants, certains soutiens du président Rohani évoquent les mauvaises politiques du paiement entreprises sous l’ancien président, l’ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013). Manoeuvre peu appréciée par certains Iraniens qui, depuis quelques jours, publient leur propre bulletin de salaire sur les réseaux sociaux. Ils sont enseignants, soldats faisant leur service militaire, gardes-chasses, avocats et ingénieurs. Leur salaire est bien inférieur à celui des fonctionnaires remis en cause dans l’affaire de « la guerre des fiches de paie« .

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