La semaine noire du président
La semaine qui s’achève restera comme l’un des moments où le président ne glisse plus, mais dégringole. Mercredi matin, François Hollande aboutit à la conclusion évidente pour beaucoup depuis longtemps : il faut renoncer à la déchéance de nationalité. Le soulagement domine au PS. Mais la séquence de quatre mois laissera des traces chez les parlementaires, à qui il était demandé, parce qu’ils ont applaudi à Versailles, de voter une mesure inspirée par la droite dure.
Jeudi, les rassemblements contre la loi travail ont pris de l’ampleur. Manuel Valls a ainsi été contraint d’annoncer hier qu’il «
regarderait
» les propositions des étudiants contestataires. En deux mois, Myriam El Khomri passera d’un avant-projet de loi qui plaît au MEDEF, à un projet de loi qui sied à l’UNEF. À gauche, les réformateurs aussi bien que les frondeurs auront du mal à s’identifier à ce texte.
Il est vrai que l’ancien chef du PS n’a jamais été un idéologue. Son habileté politique, en revanche, impressionnait. Force est de constater que cette qualité s’est émoussée dans le palais feutré de l’Élysée ou dans l’assurance de la victoire électorale. Depuis le début de l’année, les socialistes désespèrent des man’uvres hollandaises. Aux transgressions politiques de la déchéance et de la réforme du code du travail se sont ajoutées les médiocres combinaisons du remaniement de février. François l’astucieux est devenu Hollande le maladroit. L’homme de la synthèse qui retombe toujours sur ses pattes est devenu le marchand de tapis qui se prend les pieds dedans. Troisième mauvaise nouvelle cette semaine : un sondage de l’IFOP donne le chef de l’État éliminé au premier tour en 2017, que le candidat de droite s’appelle Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy. En visant toujours une réélection, Hollande semble vouloir grimper l’Everest en patins à roulettes.