La nuit ils dévalisent des voitures , plus de soixante victimes identifiées dans le Nord-Pas-de-Calais
La liste des faits reprochés laisse pantois. Elle est proprement interminable. Avec, pour lui, pas moins de soixante-douze vols ou tentatives. Le tout commis entre le 9 juillet 2014 et le 19 octobre 2015, dans le Douaisis, mais aussi à Wavrin, Provin, Bauvin, Templeuve, Phalempin, Bersée, Thun-Saint-Amand, Sailly-sur-la-Lys, Rumegies’
Pour elle, qui a pris, si on peut dire, les affaires en marche, puisqu’elle n’apparaît dans le dossier qu’en avril 2015, il faudra se contenter de trente-cinq citations.
L’histoire commence par un banal contrôle routier nocturne des gendarmes, le 19 octobre 2015. On est à Landas, il est 2h30 du matin. Les forces de l’ordre font stopper l’automobile à bord de laquelle se trouvent quatre personnes. Les deux protagonistes du jour, plus un mineur qui sera jugé plus tard et un tiers, finalement mis hors de cause. Le comportement de la conductrice interpelle les gendarmes. Elle semble paniquée. Les militaires découvrent à bord de nombreux objets. On leur parle d’un déménagement. Mais à cette heure tardive, cela leur semble suspect. Et puis, sur la route, ils récupèrent un sac à main. Avec une adresse. Les gendarmes s’y rendent et découvrent le pot aux roses. Il est bien issu d’un vol. La victime le reconnaît.
Les gendarmes embarquent tout le monde et lancent une enquête. Elle leur permettra notamment de découvrir que ce qui était dérobé était ensuite revendu, via un magasin spécialisé dans le paiement cash.
Et pour mieux confondre les protagonistes de l’affaire, ils constatent aussi que leurs téléphones ont été localisés à chaque fois près des lieux des méfaits.
Boudjema Djeddou ne se souvient pas de tout. Mais il reconnaît sans trop de difficulté.
Le même mode opératoire
À chaque fois, le mode opératoire était pratiquement identique. Lui et son complice mineur choisissaient au hasard une habitation devant laquelle se trouvaient un ou plusieurs véhicules. Ils brisaient une vitre de custode, ouvraient l’auto. Et, pour aller plus vite, pendant que l’un vidait le coffre, l’autre s’emparait de tout ce qu’il pouvait trouver d’intéressant dans l’habitacle : autoradios, GPS, produits de beauté, raquettes, etc. Le plus souvent, madame attendait dehors, dans leur voiture. Des perquisitions aux domiciles ont d’ailleurs permis de récupérer une partie du butin.
Une autre fois, à Aix-lez-Orchies, ils ont aussi volé, puis désossé une Peugeot 106, pour la revendre en pièces.
Au départ, la femme avait expliqué qu’elle ne réalisait pas très bien qu’il s’agissait de vols. Avant de revenir sur ses dires pour préciser qu’elle était parfaitement au courant. Mais elle ne faisait que conduire. Et n’a profité de larcins qu’en recevant en cadeau des produits de beauté.
A. D. n’avait jamais été condamnée. Lui, par contre, l’a déjà été dix-huit fois, depuis 2005. Aujourd’hui, elle travaille, mais gagne peu. Lui n’a aucune activité, touche le RSA et a trois enfants. À eux deux, ils ont tout de même réussi à faire soixante-six victimes. Qui ne se sont pas toutes constituées parties civiles. Seules treize l’ont fait. Et la justice a entendu leurs doléances : elles seront indemnisées.