La boucherie une opportunité d’emploi dans les Hauts-de-France

La boucherie une opportunité d'emploi dans les Hauts-de-France

Scapartois organisait la semaine dernière ses finales régionales du meilleur artisan boucher dans les laboratoires de l’URMA (Université régionale des métiers de l’artisanat). Seize bouchers étaient confrontés à des préparations de morceaux, qui seront envoyés à la Croix-Rouge, petite parenthèse solidaire à cette manifestation qui colle à l’actualité et se targue de vouloir valoriser la profession. Quelques apprentis participaient également à cette « première » qui débouchera sur une finale nationale à Paris, le 30 juin. Une compétition où les candidats (salariés dans les Leclerc) peuvent gagner des lots, voyages, stages et surtout le titre.

Cinq cents emplois

Mais au-delà de l’événement qui pourrait apparaître comme une opération de communication du groupe Leclerc, il y a une réalité : les besoins des territoires et des grandes surfaces en professionnels de métiers de bouche.

Réunis jeudi à Scapartois (Tilloy), Xavier Bertrand et Michel-Édouard Leclerc, reçus en privé par le président de Scapartois, Bertrand Le Come, (une réunion privée) ont rappelé ces faits : il manquerait cinq à six cents bouchers dans la grande région et il faudra donc développer la formation.

Les Leclerc, de leur côté, emploient une centaine de bouchers dans les Hauts de France (4 000 au plan national dont 2 500 qualifiés avec un CAP ou un BEP) et envisagent de développer leurs efforts pour l’apprentissage des métiers de bouche, tout en offrant des perspectives d’emplois.

Disons le tout net : s’il y a vingt ans, les professionnels qui tenaient ces rayons dans les grandes surfaces n’étaient pas vraiment à la hauteur des artisans qui avaient pignon sur rue, les choses ont évolué. La grande distribution a compris que la qualité, et notamment les produits de bouche, aurait du mal à percer sur Internet. Bertrand Le Come le confirme, c’est une évolution naturelle pour ces grandes enseignes de miser sur la qualité et le savoir-faire des artisans : «
Il faut se développer, notamment sur ce qu’on ira jamais acheter sur internet !
»

2 000 par mois

Il reste donc à former ces futurs bouchers et surtout à inciter les jeunes à trouver de la passion dans cet art, celui de préparer la viande. 2 000 par mois, c’est le salaire brut moyen annoncé dans les Lelclerc. Cela peut monter jusqu’à 2 500 pour un boucher hautement qualifié. Et ce salaire est une base commune à de nombreuses grandes surfaces.

Si l’URMA d’Arras est un des centres de formation les plus importants de la grande région, on propose également des brevets professionnels à Amiens, Calais, Tourcoing et Laon. Ces formations, comme toutes celles des métiers de bouche, ont de l’avenir.

Une grande distribution qui «joue le jeu»

Le groupe Leclerc est une coopérative commerciale qui fonctionne avec seize plates-formes de livraison Scapartois en France. Celle de Tilloy livre les trente-sept magasins Leclerc de la Grande Région, quarante drives, quatre Express (magasins de moins de 1 000 m2).

Après un investissement de vingt millions d’euros en 2015, soixante millions d’euros seront de nouveau investis dans une seconde tranche de travaux d’ici 2020. Ceci pour faire face au développement croissant de l’enseigne qui ouvrira de nouveaux magasins (Buire-le-Sec, Lille Sud, Pont-Rémi’).

Leclerc affirme jouer le jeu des producteurs et développer ses liens à travers des produits à forte valeur ajoutée. Elle a signé la charte des valeurs laitière (avec la FNPL), pour une répartition équitable des valeurs ajoutées avec les producteurs. On envisage la création d’une brique de lait régionale Leclerc.

La coopérative a aussi signé le Fonds porcin, pour assurer un minimum de 1,40 le kilo aux producteurs. Et elle développe les approvisionnements en circuit court (porc du Quesnoy, oignons, échalotes, fraises locaux, convention avec l’abattoir de Valenciennes, mise en place d’une filière lapin’)

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