Grève des routiers belges , la galère des automobilistes piégés sur l’A27
Journée noire, ce lundi, pour les automobilistes qui devaient rejoindre la Belgique. Dès 6 h du matin, certains se sont retrouvés pris au piège du mouvement surprise déclenché par les routiers belges entre Baisieux et Tournai, ville dont l’accès était totalement bloqué. Sur l’A27, entre 6 h et 7 h, un bouchon d’une dizaine de kilomètres s’est formé duquel personne n’a pu s’extirper avant le milieu de journée. Par centaines, les naufragés de l’A27 ont dû patienter de très longues heures, sans assistance ni information, loin de toute station-service pour boire et se restaurer.
Parti à 5 h 30 de Carvin, Gabriel était l’un des tout premiers automobilistes bloqués dès 6 h, à 8 km de Tournai. À midi, il faisait les cent pas sur une A27 à l’arrêt. «
Je fais la route tous les jours car je travaille à Mons, c’est la première fois que je vois ça. On est bloqués sans savoir pourquoi, personne ne vient nous voir’ C’est une prise en otage
», regrettait-il.
« Une vraie galère »
Un peu plus loin, Régis, chauffeur routier venu de Dunkerque pour livrer des matériaux à Tournai, avait du mal à soutenir le mouvement. «
Depuis 5 h 45, j’ai fait à peine 800 mètres’ On n’a pas été avertis et on reste bloqués sans information, ce n’est pas normal. Ils sont gentils les collègues belges, mais c’est avant que la taxe soit instaurée qu’il fallait agir !
»
Habitante de Lille, Ouarda prend l’A27 tous les jours de la semaine pour aller travailler en Belgique. Bloquée à 6 h, sans abonnement mobile transfrontalier, elle a peiné à prévenir son employeur. «
C’est une journée de perdue, je devais prendre à 7 h. Vendredi, ils avaient protesté en occupant les bandes d’arrêt d’urgence, mais là, tout est bloqué. Je ne soutiens pas cette initiative qui prend tout le monde au piège. Une vraie galère’
»
« C’est super frustrant »
Comme elle, Victor a dû faire preuve de patience au volant de sa voiture. Bloqué à 6 h 30, il venait de Lens pour suivre son stage professionnel à Tournai. «
Être bloqué à quelques kilomètres, c’est super frustrant
», souffle le jeune homme, qui compte sur la mansuétude de son employeur. Samir, lui, est plus gêné : parti de Hambourg dimanche soir, il est arrivé à Lille à 1 h. Il a repris la route à 5 h 30 pour être bloqué à 6 h. Ce lundi matin, il avait rendez-vous à Tournai pour son premier jour de travail’
Devant lui, Samuel, chauffeur routier expérimenté venu d’Houplines, en a vu d’autres. Stoïque, il pense qu’il y en «
au moins pour deux ou trois jours
». Parti au petit matin du dépôt, il n’est pas le seul de son entreprise pris au piège. Douze camions de la flotte sont bloqués sur l’A27. Un jour à marquer d’une croix noire pour son entreprise’
Deux appels à lever les barrages
Deux fédérations de transporteurs ont appelé à lever les barrages. «
La Febetra et TLV sont toujours d’avis que la taxe kilométrique a un lourd impact financier, sans que la congestion ne s’améliore puisque les voitures ne doivent pas payer
», expliquent-elles, estimant pour autant que les «
transporteurs qui bloquent les routes rendent les choses encore plus difficiles pour leurs collègues qui souhaitent développer leur entreprise
». Malgré cet appel, des barrages étaient toujours constatés lundi après-midi un peu partout en Belgique.