François Hollande sur France 2, ses déclarations passées au crible
Sur la situation économique
Pour François Hollande, «
il
y a plus de croissance, il y a moins de déficit, il y a moins d’impôts, il y a plus de compétitivité, (‘) il y a plus de pouvoir d’achat
».
Sur la croissance, c’est vrai : elle est passée de 0,2 % à 1,1 % entre 2012 et 2015, mais elle reste nettement inférieure à celle de la zone euro, à 1,6 %. Même chose sur le déficit, qui est passé de 4,8 % du PIB en 2012 à 3,5 % en 2015, mais qui reste plus élevé que la moyenne européenne.
Sur les impôts, c’est vrai aussi. Le taux de prélèvements obligatoires a baissé de 0,3 point en 2015, après une hausse importante au début du mandat. Sur le pouvoir d’achat, c’est encore vrai. En mars, l’Insee estimait qu’il allait progresser de 0,8 % sur les six premiers mois de 2016. Et ce après une bonne année 2015 (+1,7 %). Mais ce que n’a pas dit François Hollande, c’est que c’est en grande partie dû à une inflation quasi-nulle, et pas aux chiffres du chômage qui sont passés, eux, de 2,9 millions en juin 2012 à 3,6 millions en février 2016.
Toutefois, là où, au contraire, François Hollande est en deçà de la réalité, c’est lorsqu’il affirme que la France a créé «
100.000 emplois nets de plus
» en 2015. Selon l’Insee, les entreprises du secteur privé ont créé 82.300 postes salariés en 2015. Si l’on ajoute les salariés agricoles et les non-salariés, le secteur privé a même créé 114.000 emplois. Au total, secteur public compris, la France a donc créé 158.000 emplois.
Sur le chômage des jeunes
Lorsque la journaliste Léa Salamé note que le taux de chômage des jeunes Français est de cinq points supérieur à la moyenne européenne, François Hollande répond : «
Non, ce n’est pas vrai
». Or, selon Eurostat, il s’élevait en février à 24,6 % dans l’Hexagone (681.000 personnes), contre 19,4 % dans l’Union européenne, soit un écart de plus de cinq points. L’écart est toutefois moins grand avec la zone euro où le taux s’élève à 21,6 %. Quant au chômage global, il est supérieur en France de 1,3 point par rapport à la moyenne européenne (10,2 % contre 8,9 %).
Sur l’imam de Brest
François Hollande a affirmé que l’imam controversé de Brest, Abou Rachid Houdeyfa, était sous le coup d’une procédure judiciaire, et que la mosquée en question avait été fermée. Sauf que le Centre culturel et islamique de Brest a dans la foulée indiqué sur son site Internet que «
l’imam n’est dans aucune procédure judiciaire
». Par ailleurs, la mosquée, qui a bien été la cible d’une perquisition après les attentats du 13 novembre, n’est pas fermée. Et Rachid Abou Houdeyfa continue de prêcher et de partager ses paroles sur Facebook.