Face aux scepticismes François Hollande martèle son optimisme
Les quatre Français vont-ils être mordants’ La question se posait hier avant l’émission. La polémique sur l’éviction de deux autres invités avait instillé un soupçon de complaisance de la chaîne.
En introduction, François Hollande tire un bilan des quatre dernières années. «Oui, ça va mieux», assure-t-il, «il y a plus de croissance, moins d’impôts, plus de marge pour les entreprises, plus de pouvoir d’achat pour les salariés».
«Je réformerai tous les jours»
«Quel a été mon cap’ Moderniser le pays et protéger le modèle social. L’un ne va pas sans l’autre», se défend-il. Et ce n’est pas fini. «Je réformerai tous les jours de mon mandat», martèle Hollande. Dans sa dernière année de mandat, trois textes doivent être adoptés: la loi El Khomri, celle sur l’égalité et la citoyenneté, présenté mercredi au conseil des ministres, et celle sur la transparence, portée par Michel Sapin.
Une chef d’entreprise, Anne-Laure Constanza, s’en prend aux freins législatifs: le temps partiel qui ne peut être inférieur à 24heures, l’impossibilité d’avoir plus de trois stagiaires et la surtaxation des CDD. La quadra se montre moins virulente que Karine Charbonnier, face à Hollande en 2014, devenue vice-présidente de la région.
«Toute ma politique est de favoriser l’embauche par CDI, ce qu’il faut changer, c’est l’idée de précarité», explique le président, peu soucieux de convaincre l’entrepreneuse. Il ne convaincra pas non plus les bas revenus en justifiant l’absence de coup pouce au SMIC. Faire des heureux n’est pas son objectif: «ceux qui sont contents le sont souvent au détriment des autres, moi je cherche l’équilibre.»
Manque de mordant
Face à la mère d’un djihadiste mort en Syrie, expliquant les ficelles de la radicalisation, Hollande oppose structures et centres, ajoutant avec tact un peu d’empathie. Cette séquence lui permet aussi de s’expliquer sur le fiasco de la déchéance de nationalité. «Je l’ai proposé parce que c’était très important qu’il y ait cette unité», souligne-t-il.
Antoine Demeyer, habitant d’Anor, dans l’Avesnois et électeur du FN, interpelle le président sur Calais. «Nous avons considérablement réduit l’emprise de la Jungle et nous allons continuer», promet Hollande. L’Anorien déplore aussi la fermeture d’usines, de Vallourec ou Akers. «Je ne pourrai jamais promettre qu’il n’y aurait jamais d’usine qui fermerait. Il y aura toujours des entreprises qui ferment. Ce qui compte, c’est éviter que ce soit sur des critères boursiers et qu’on puisse créer des emplois», rétorque le chef de l’État.
Pour les annonces, Hollande referme le débat sur le voile à l’université ouvert par son Premier ministre. Par ailleurs, il prendra sa décision quant à une candidature «à la fin de l’année». Le mordant n’a été ni du côté des Français, ni du côté du président.
Qui étaient les quatre Français sur le plateau
Ils devaient être six à interroger le président, mais deux ont été écartés ces derniers jours : une syndicaliste du volailler Doux et un agriculteur. Pour représenter la société civile face à François Hollande, ils ne seront donc que quatre, choisis pour «leur implication» et leur «capacité à représenter les préoccupations des citoyens», selon France Télévisions : une chef d’entreprise, la mère d’un jihadiste parti en Syrie, un étudiant en école de commerce sympathisant du mouvement #Nuitdebout et un conducteur d’autocar nordiste, sympathisant FN. Ce dernier, Antoine Demeyer, trentenaire, est originaire d’Anor, dans le Nord.
Un sondage publié ce jeudi matin indique que 7 Français sur 10 aimeraient que François Hollande annonce qu’il ne se présente pas à la prochaine présidentielle.
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