Distribution de l’eau , des fuites de canalisations qui coûtent cher dans les Hauts-de-France
1. Une grande disparité
Entre la communauté urbaine de Dunkerque, championne toutes catégories avec 0litre gaspillé par consommateur, et la communauté de communes des 7 Vallées dont les fuites dans les canalisations laissent partir l’équivalent de 21821 litres par habitant, il y a un monde. « Dunkerque fait partie des meilleurs de sa catégorie au niveau national, et Arras n’est pas très loin », confirme Olivier Le Marois.
Évidemment, pour les communautés rurales, il est «plus difficile d’avoir un bon rendement des réseaux de distribution». Mais quand même’ il y a possibilité de faire mieux pour éviter que toute cette eau, même pas distribuée au consommateur, parte dans la nature. À commencer pour les techniciens par un «partage de conseils, d’expériences» l’une des raisons d’être de FluksAqua’, mais aussi par des travaux décidés par des élus’
Sachant, précise quand même Olivier Le Marois, que «le zéro fuite n’existe pas : il y aura toujours des pertes’ Le coût pour n’en avoir aucune serait exorbitant’ Le jeu n’en vaut pas la chandelle». Il y a sans doute un juste milieu, sachant qu’au final, c’est le consommateur qui paie : « On peut encore réduire la facture de l’eau. »
2. Nord et Pas-de-Calais plutôt bien placés
Bonne nouvelle malgré tout, le Nord et le Pas-de-Calais sont plutôt économes, en se situant parmi les cent un départements français, respectivement aux trente-cinquième et cinquantième places, avec une perte estimée par habitant à 7000 litres et 5500 litres. Un relatif bon résultat permis par un climat stable («pas de grosses variations entre l’hiver et l’été»), une absence de mouvement des sols et «une bonne homogénéité au niveau de l’altitude». Tout ce qui facilite un bon circuit de l’eau et n’abîme pas les canalisations.
3. Loin des obligations de Grenelle 2
Si «globalement, ça évolue dans le bon sens», souligne Olivier Le Marois, plusieurs communautés de communes atteignant l’objectif du Grenelle2 (85% de «rendement» dans la distribution de l’eau et jusqu’à 65% en milieu rural) avec, comme Dunkerque, Arras et Hénin-Beaumont, entre autres, 0litre gaspillé par consommateur, d’autres ont encore du souci à se faire comme la communauté des 7Vallées (5490 litres perdus par habitant) ou la communauté d’agglomération de Cambrai et la communauté de communes de la Vacquerie (3930 litres).
Un gaspillage qui a un coût: quand les objectifs du Grenelle2 de l’environnement ne sont pas atteints, les taxes (redevances) des agences de l’eau sont doublées.
Critères
FluksAqua, qui a «travaillé» des données publiques, se définit comme une communauté d’entraide pour aider les professionnels de l’eau (techniciens, ingénieurs) à optimiser la distribution de l’eau. Le tableau ci-contre présente le gaspillage selon un critère d’excellence, en se basant sur les meilleurs de sa catégorie (100 réseaux les plus proches en consommation).Si l’on part du principe qu’une piscine olympique contient 2500m3, là encore, globalement, les pertes d’eau potable sont énormes dans la région, et les résultats sensiblement différents par rapport au gaspillage ramené à chaque consommateur.
Métropole lilloise : plus de 2600 piscines
En champions toutes catégories, ce sont la communauté de communes des Weppes et la métropole de Lille, cumulées, qui arrivent très largement en tête avec l’équivalent de 2606 piscines olympiques qui disparaissent pour rien par an, devant la communauté d’agglomération de Béthune, Bruay, N’ux et Environs avec 1041 piscines olympiques perdues. Derrière, on trouve la communauté d’agglomération de Valenciennes (621piscines olympiques), devant celle du Douaisis (607) et celle de Cambrai et de la Vacquerie (563).
Une raison simple à ces résultats différents par rapport au gaspillage par consommateur: plus la communauté de communes ou d’agglomération est importante, plus le nombre de piscines remplies risque d’être important.