Comines, allergique au kiwi Sacha ne peut plus manger comme les autres à la cantine

Comines, allergique au kiwi Sacha ne peut plus manger comme les autres à la cantine

1. L’allergie

Sacha est un petit garçon comme les autres. Qui veut manger à la cantoche avec ses petits camarades de l’école Saint-Chrysole où il rentre en grande section. Ses parents vont donc remplir, l’an dernier, le dossier unique d’inscription. En signalant une allergie au kiwi. Tout va bien jusqu’à la veille de la rentrée. «
On nous prévient l’avant-veille de la rentrée, qu’en raison de son allergie, il ne peut bénéficier de la restauration scolaire
», dénonce son papa, Yann. Pour Sacha, 5ans, c’est soit ramener un panier-repas, soit une attestation selon laquelle il n’a pas de contre-indication alimentaire. Impossible de se retourner juste avant la rentrée, il ira à la cantine.

2. Le projet d’accueil individualisé (PAI)

Tout se passe bien jusqu’au jeudi 14 janvier. Dans le menu, au dessert, fruit de saison bio. Il s’avère que c’était du kiwi. Dans un premier temps, le jeune Sacha dit « non », qu’il ne peut pas en manger en raison de son allergie. Mais pour faire comme ses petits copains, il mange un petit bout du kiwi resté sur la table. Ça ne loupe pas, réaction anaphylactique, gonflement du visage, signalé de retour à l’école. Après le traitement donné par le médecin, les parents enverront Sacha à l’hôpital pour surveillance. «
Le lundi suivant, on reçoit un message, le matin, pour nous dire qu’il ne pourra plus manger à la cantine.
»

Seule solution, avoir un projet d’accueil individualisé (PAI) mais qui suppose que Sacha vienne tous les jours avec son panier-repas. Les parents vont faire le PAI avec les avis du médecin et de l’allergologue. «
Personne ne comprend qu’il ne puisse pas aller à la cantine, juste pour un kiwi, déplore Jessica, la maman. Même Sacha ne comprend pas qu’il ne peut pas retourner à la cantine, avec ses copains. On avait proposé de ramener les desserts quand il y a un doute, mais ils ne veulent rien savoir.
»

3. La liste qui fait débat

Les parents ont mis la main sur une liste d’élèves ayant des allergies ou nécessitant un régime alimentaire et qui mangeraient, selon eux, à la cantine. Plus d’une vingtaine d’élèves, rien que pour la seule école où est scolarisé Sacha. Parmi eux, un autre enfant allergique au kiwi. «
Pourquoi certains pourraient manger à la cantine et pas d’autres
», s’interrogent les parents qui se demandent s’il n’y a pas de discrimination derrière ça. La ville s’appuyant sur une délibération de 2006 pour leur refuser la cantine comme aux autres.

Aucun passe-droit, répond le maire qui s’appuie effectivement sur ce protocole voté en 2006. «
Cette liste est celle des intentions des parents, après avoir rempli leur dossier, explique le maire. On leur demande ensuite les certificats médicaux. Beaucoup ne confirment pas.
» Et il n’y aurait quasiment plus aucune allergie déclarée ensuite, les enfants qui viennent avec un plateau-repas se comptant sur les doigts de la main.

Les conditions d’application d’un PAI en restauration

Le tarif « allergie » est facturé 3,05 contre 3,55′ pour le tarif de la cantine(selon leur quotient familial), pour l’accès au restaurant scolaire. Une somme qui paraît «
démesurée
» pour les parents qui devraient donc fournir un repas complet chaque midi à leur enfant. D’autant que dans le règlement qui leur est fourni, il est indiqué qu’il n’y a pas de surveillance particulière. «
Cela veut dire qu’il n’y a pas plus de surveillance que pour un autre enfant
», nuance le maire qui justifie le tarif par le coût de revient d’un repas pour la collectivité : 12′. Ce dernier rappelle que la restauration est «
une prestation municipale facultative, régie par des délibérations du conseil municipal
».

Selon le bulletin officiel de 2003, le PAI «
fixe les conditions d’intervention des partenaires. Sont notamment précisées les conditions des prises de repas, interventions médicales’
». Plus précisément, concernant la restauration collective, il est précisé que «
tout enfant ayant besoin d’un régime alimentaire particulier, défini dans le projet d’accueil individualisé, peut profiter des services de restauration collective
». «
Soit les services de restauration fournissent des repas adaptés au régime, soit l’enfant consomme le repas fourni par les parents
», est-il précisé. La ville a fait le choix, en 2006, de n’offrir que la seconde solution aux familles.

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