Calais , des activistes ouvrent un squat en soutien aux migrants
Certains des activistes sont montés sur les toits, d’autres barricadent, à l’aide de planches, les deux accès du bâtiment (un accès existe rue des Prêtres) ou distribuent des tracts dans lesquels ils rappellent les raisons de leur coup de force : le démantèlement partiel de la « jungle » intervenu durant la première quinzaine de mars.
Après ce démantèlement, beaucoup (élus, commerçants) disaient d’ailleurs craindre le « retour » des squats au centre-ville de Calais.
Le bâtiment, qui appartient à un propriétaire privé, a par le passé hébergé un foyer pour femmes battues. Il serait vide depuis plusieurs années selon les militants.
Un face-à-face, pour l’instant calme, s’est instauré avec les forces de l’ordre (près de sept cars de CRS dénombrés).Sur place, Philippe Mignonet, adjoint au maire délégué à la sécurité, a indiqué que le dépôt de plainte du propriétaire était nécessaire avant d’engager une expulsion qui devrait, selon lui, intervenir dans la journée.
Il a également affirmé que la maire, Natacha Bouchart, était entrée en contact avec le cabinet du ministère de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Ce dernier lui aurait rappelé qu’il ne tolérerait plus d’ouverture de squat à Calais comme il l’avait indiqué en octobre 2014 alors que se préparait l’ouverture, en mars 2015, du centre d’accueil de jour Jules-Ferry pour femmes et enfants. Les derniers squats de Calais, ouverts en nombre courant 2014-2015, avaient été évacués en septembre 2015 (hangar Paul-Devot, square Henri-Barbusse, salle du BCMO, parvis couvert de l’église Saint-Pierre-Saint-Paul).
À l’occasion d’un comptage réalisé en début de semaine, la préfecture a recensé un total de 3 500 migrants à Calais : 1 850 installés dans les structures mises en place par l’État (centre d’accueil de jour, centre d’accueil provisoire ouvert en janvier 2016 et tentes de la Sécurité civile) et 1 650 dans la « jungle » condamnée à disparaître courant 2016. Un chiffre qui se rapproche des objectifs fixés pour 2016 (2 000 migrants maximum accueillis dans le centre d’accueil de jour et le camp d’accueil provisoire).