Attentats , la première photo de Salah Abdeslam prisonnier modèle derrière les barreaux
Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de novembre à Paris, est détenu à la prison de haute sécurité de Bruges depuis son arrestation, le 18 mars à Bruxelles. Le quotidien flamand Het Nieuwsblad vient de publier la première photo de l’individu derrière les barreaux. C’est aussi la première image que voit le grand public depuis celle diffusée par Interpol sur son avis de recherche, il y a quatre mois. Les différences entre les deux, comme le note le journal, sont les cheveux «
hirsutes
», «
sa barbe et sa moustache
» et son «
air très fatigué, avec des poches sous les yeux
».
Pour des sources anonymes au sein de la prison, interrogées par Het Nieuwsblad, Salah Abdeslam est considéré comme un « prisonnier modèle », «
un exemple pour beaucoup d’autres détenus en termes de comportement
» avec en outre un «
appétit excellent
». Ses conditions de détention, dans le quartier de haute sécurité de la prison de Bruges, sont sévères : dans sa cellule, la « lumière est coupée » et un geôlier fouille la pièce « huit fois par heure ».
Pas en France avant « plusieurs semaines »
Selon son avocat, Sven Mary, le prisonnier veut être livré le plus rapidement possible aux autorités françaises «
pour pouvoir [s]’expliquer
». Mais ce transfèrement n’aura pas lieu avant « plusieurs semaines » car la justice de Belgique veut l’interroger dans le dossier dit de Forest, à propos d’une fusillade à Bruxelles entre la police et trois hommes, dont Salah Abdeslam, qui a été arrêté trois jours plus tard à Molenbeek.
Après avoir collaboré avec la justice belge, Abdeslam a invoqué son droit au silence après les attentats de Bruxelles, le 22 mars. La justice belge le soupçonne d’avoir été au courant de la préparation des attaques et d’avoir pu participer à une autre tentative, qui a été déjouée. Ce qui explique pourquoi elle a approuvé, mais retardé son extradition. Même incarcéré en France, où il risque la perpétuité, Abdeslam pourrait être temporairement « prêté » à la Belgique pour les besoins de l’enquête.