Attentats du 13 novembre 2015 , des documents secret-défense bientôt déclassifiés ‘
Les ministres de la défense et de l’intérieur doivent donner leur accord pour que ces pièces confidentielles puissent être versées au dossier d’instruction.
La commission consultative du secret de la défense nationale a donné son accord à la déclassification de 129 documents confidentiels dans l’enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis, selon un avis publié vendredi 9 décembre au Journal officiel. Il appartient désormais au ministre de la défense Jean-Yves Le Drian et à son homologue de l’intérieur Bruno Le Roux de donner leur accord pour que ces pièces soient versées au dossier d’instruction.
Les magistrats chargés de l’enquête ont demandé en mars aux deux ministères la communication de tous les éléments classés « secret-défense » concernant « les kamikazes », « les auteurs », « les complices d’ores et déjà identifiés », et « les commanditaires » des attaques terroristes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.
Des liens avec une autre enquête
Parmi les personnes concernées : Abdelhamid Abaaoud, coordinateur présumé des attentats, Salah Abdeslam, seul membre des commandos encore en vie, son frère Brahim mort en kamikaze le 13 novembre, Mohamed Abrini, suspect-clé des attentats à Paris et Saint-Denis et à Bruxelles (22 mars 2016), mais aussi les frères Fabien et Jean-Michel Clain qui avaient revendiqué les tueries du 13 novembre pour le compte de l’organisation Etat islamique (EI).
Les magistrats demandaient également la déclassification de documents susceptibles de mettre en lumière des liens entre la cellule du 13 novembre et les protagonistes d’une autre enquête ouverte en 2009 sur un projet d’attentat visant déjà la salle de spectacles du Bataclan, au premier rang desquels Farouk Ben Abbes. Le Belgo-Tunisien de 31 ans avait été mis en examen dans ce dossier, mais un non-lieu a été prononcé en 2012, faute de charges suffisantes.
« Il a fallu attendre huit mois pour que la commission rende son avis, un délai inadmissible »
« Des centaines de documents étaient concernés et, au final, seulement 129 seront sans doute déclassifiés. La transparence promise n’est pas au rendez-vous, regrette Olivier Morice, avocat des parties civiles à l’origine de la demande de déclassification. Il a aussi fallu attendre huit mois pour que la commission rende son avis, un délai inadmissible. Espérons que ce retard n’aura pas d’impact sur cette enquête et sur la prévention d’autres attaques. »
Plus d’un an après les attentats, huit suspects, impliqués à des degrés divers, sont incarcérés en France et pourraient se retrouver sur le banc des accusés d’un futur procès, dont Salah Abdeslam, qui garde le silence depuis son transfert de Belgique à la fin d’avril. En Belgique, 19 personnes soupçonnées d’avoir été mêlées aux tueries de Paris et de Saint-Denis ont été mises en accusation depuis un an.
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