Attentats de Bruxelles , Fayçal Cheffou libéré les soupçons pas confortés par l’enquête
« Les indices qui avaient entraîné l’arrestation du nommé Fayçal C. n’ont pas été confortés par l’évolution de l’instruction en cours. En conséquence, l’intéressé a été remis en liberté par le magistrat instructeur », a déclaré le parquet dans un communiqué sans autre précision.
Avis de recherche
Jusqu’ici, seules des photos tirées de ces images de vidéosurveillance avaient été diffusées dans le cadre d’un avis de recherche. « C’est une nouvelle vidéo qui n’avait pas encore été diffusée », explique un porte-parole du parquet fédéral.
Sur ces images, on voit l’homme à la veste crème et au chapeau sombre enfoncé sur les yeux, lunettes de vue, pousser un chariot d’aéroport sur lequel repose un grand sac noir. À ses côtés (floutés sur la vidéo) marchent les auteurs des attaques suicide Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui
Chapeau sombre, veste claire sur une chemise bleu ciel et grosses lunettes de vue, ce suspect recherché depuis les tueries de mardi apparaît sur la droite de la photo qui a fait le tour du monde, en train de pousser son bagage sur un chariot. À ses côtés, les deux kamikazes identifiés, Najim Laachraoui et Ibrahim El Bakraoui, qui se sont fait exploser une minute avant 8 h.
Arrivé avec eux en taxi, « l’homme au chapeau » a « déposé un grand sac » qui contenait « la charge explosive la plus importante » avant de quitter les lieux, selon les enquêteurs. La police a rapidement émis un avis de recherche avec sa photo.
Or le chauffeur de taxi qui les a déposés à l’aéroport avait reconnu Fayçal Cheffou comme étant le troisième homme,.
« Il voyait le mal partout »
Cheffou, 30 ans, se présente comme « journaliste indépendant ». Il apparaît dans une vidéo postée mi-2014 sur l’internet et intitulée « Les musulmans privés de nourriture dans une prison pour réfugiés ». Il y intervient, micro en main, cheveux rasés et barbe finement taillée, devant un centre de rétention pour migrants pour accuser l’administration de servir des repas en dehors des horaires permettant aux musulmans de manger pendant le ramadan. «
Ces personnes-là, à partir de 22H, se retrouvent sans nourriture, complètement oubliées du reste du monde (‘) Je trouve cela totalement irrespectueux des droits humains
», commente-t-il, «
perturbé par les cris
» émis depuis le centre.
Vinz Kanté, animateur de Fun Radio en Belgique, a travaillé avec lui en 2008 dans une station bruxelloise. Il se souvient d’un homme «
passionné
», «
intelligent
», «
à l’écoute des gens
». «
Il aimait la presse, la télévision, les médias
», a-t-il expliqué à la station RTL. Mais l’ex-collègue décrit aussi un Cheffou qui, progressivement, se met à soutenir des thèses de plus en plus conspirationnistes trouvées sur l’internet. «
Il voyait le mal partout
», explique Vinz Kanté, qui a fini par prendre ses distances.
En 2015, Fayçal Cheffou commence d’ailleurs à attirer l’attention des autorités. À Bruxelles, des élus l’accusent de tenter de recruter des candidats au jihad dans un parc bruxellois qui accueillait des demandeurs d’asile. Le considérant «
dangereux
», le bourgmestre de Bruxelles Yves Mayeur l’aurait signalé aux autorités judiciaires à plusieurs reprises avant de prendre, en septembre, selon le quotidien Le Soir, un arrêté lui interdisant l’accès à ce parc.