Armes lourdes et rapidité, le plan de Cazeneuve pour les premiers intervenants en cas d’attentat
Le ministre s’est rendu auprès de gendarmes puis de policiers à qui il a donné ses instructions concernant leurs nouveaux équipements précisant que la «
politique de renforcement
» de leurs moyens par le gouvernement, depuis les attentats, était «
massif et unique en Europe
».
Ils lui ont fait une démonstration grandeur nature des nouveaux et puissants matériels dont sont progressivement dotés les « primo-intervenants » brigades anticriminalité (BAC) de la police et pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) c’est-à-dire ceux susceptibles d’être les premiers sur les lieux d’un attentat type « tuerie de masse », comme ceux du 13 novembre 2015 (130 morts) particulièrement au Bataclan.
Un commissaire de police de la BAC et son chauffeur avaient été les premiers à pénétrer dans la salle de spectacle ce soir-là, réussissant à tuer un des jihadistes. Avec les moyens du bord.
Le ministre a répété que les forces d’intervention, GIGN, Raid ou BRI, doivent être «
rapides
» et «
situées à 20 minutes de distance
» de n’importe quel point du territoire.
Il entend aussi faire cesser une «
guerre des polices
» qui couve parmi les forces d’élite Raid et brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police, GIGN de la gendarmerie s’accusant mutuellement, sous le manteau, de ne pas avoir été sollicitées comme il se devait le soir du 13 novembre.
À Paris, ce sont les « super-flics » qui ont agi, pas ceux de la gendarmerie, intervenant traditionnellement en province.
Fusils d’assaut
Cet aspect du plan antiterroriste de M. Cazeneuve a été «
tranché
» et sera présenté «
dans une quinzaine de jours
» lors d’un exercice commun GIGN/Raid, selon son entourage. «
Il faut que les cloisons tombent
», a dit le ministre à Reims, «
que les chapelles se parlent
».
Pour ce qui est des « primo-intervenants », un plan spécifique BAC/Psig a été décidé en octobre 2015 et officiellement lancé en février par le ministre à Paris. Il prévoit la dotation de fusils d’assaut, casques et visières balistiques, gilets pare-balles, boucliers résistant aux balles de kalachnikov. Pour un montant à 17 millions d’euros.
À Reims, les forces de l’ordre ont fait la démonstration de leurs équipements face à de potentiels terroristes tout de noir vêtus et puissamment armés semant la terreur dans une fête de quartier.
Les policiers et gendarmes sont notamment progressivement dotés de puissants fusils HK G36, jusque-là réservés aux seules unités d’élite, et de pistolets à impulsion électrique LBD.
Les premiers sont destinés à parer toute tuerie de masse, a insisté M. Cazeneuve, mais aussi le grand banditisme comme le braquage de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) en octobre 2015 où un policier avait été très grièvement blessé et qui, a-t-il dit, «
m’a marqué
».
« Maillage resserré »
Il a également annoncé 300 nouveaux véhicules d’ici à fin juin pour remplacer ceux hors d’âge et pointé «
l’effort massif
» du gouvernement pour doter les forces de l’ordre en moyens et matériels.
« 9.000 emplois auront été créés entre 2012 et 2017
», a-t-il aussi assuré en rappelant la «
menace terroriste plus élevée qu’elle n’a jamais été
».
«
Ma priorité
», a répété M. Cazeneuve, c’est «
un maillage resserré
», une «
fine articulation
» police/gendarmerie pour «
que l’ensemble du territoire soit couvert
».
Il a rendu un hommage appuyé aux forces de l’ordre, «
de grands républicains
», ajoutant qu’il ne tolérera pas «
le moindre manquement
». «
Vous devez être exemplaires, on ne vous pardonnera rien. »