Anor , Antoine Demeyer sympathisant FN interrogera le Président ce jeudi soir sur France 2
Au programme de ce jeudi soir pour le Président Hollande, trois journalistes et quatre citoyens : une heure de face-à-face télévisé dans l’émission « Dialogues citoyens ». Pendant 90 minutes d’échanges conduits par David Pujadas, Léa Salamé et Karim Rissouli sur France 2, François Hollande se livrera à un exercice de «
mise en perspective
», de «
dialogue
» et «
d’explication
» de sa politique, indique l’Élysée.
Lundi, la chaîne France 2 a déprogrammé deux personnes (une syndicaliste et un agriculteur) qui devaient se trouver sur le plateau. De six, personnes initialement prévues, le panel a donc été réduit à quatre : une chef d’entreprise, la mère d’un jihadiste parti en Syrie, un étudiant en école de commerce et un conducteur d’autocar,
sympathisant FN. Ce dernier, Antoine Demeyer, trentenaire, est originaire d’Anor, dans le Nord.
Fin 2015, à l’occasion des élections régionales, il avait répondu à nos questions pour un sujet « À la rencontre des électeurs FN de l’Avesnois »
: « On doit protéger la France. On est en train de tout faire pour la détruire. La France est malade. On a essayé tous les traitements, ça ne marche pas. Il faut en essayer un nouveau ».
«
Le panel a été sélectionné pour son implication, pour sa capacité à représenter la société civile et les préoccupations des citoyens
», explique une porte-parole de France Télévisons.
L’émission
Un quart d’heure pour répondre aux journalistes sur l’actualité et le bilan des quatre premières années du quinquennat. Une heure de dialogue avec des citoyens autour d’une table et des internautes. Et un quart d’heure de conclusion, de nouveau avec les journalistes, pour évoquer la dernière année de son mandat.
Sur la forme, la préparation de l’émission a donc fait l’objet d’une polémique. Deux des témoins pressentis pour faire partie de l’échantillon des Français ont été écartés par France 2. Parmi eux, Nadine Hourmant, charismatique déléguée Force Ouvrière du volailler Doux, a évoqué des « pressions de l’Élysée », assertion démentie par France Télévisions tout comme par la présidence.
Sur le fond, M. Hollande a lui-même tracé sa feuille de route mercredi en Conseil des ministres, déclarant : «
On a besoin d’être clairs et de ne pas alimenter la confusion.
»
Il s’agira pour le chef de l’État de montrer la «
cohérence, le sérieux
» d’une politique «
qui a conduit à des résultats même si on est encore loin de satisfaire l’ensemble des attentes
», a dit le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.
Le président fera ainsi valoir les «
premiers résultats économiques et sociaux
» de sa politique, avec un déficit public ramené à 3,5 % l’an dernier contre 3,8 % attendus, et une croissance qui a repris quelques couleurs à 1,2 %.
«
La seule façon de convaincre l’opinion publique, c’est d’avoir des résultats dans la lutte contre le chômage, l’augmentation du pouvoir d’achat et la sécurité de nos concitoyens
», souligne-t-on à l’Élysée.
La tâche s’annonce ardue
La tâche s’annonce ardue alors que le détricotage de la loi El Khomri sous la pression de la rue et le renoncement à la déchéance de nationalité après des semaines de débats houleux ont précisément alimenté le procès en manque de clarté et indécision de l’exécutif.
Le chef de l’État devrait aussi être amené à s’exprimer sur le ni gauche ni droite aux accents très libéraux de son ministre de l’Économie Emmanuel Macron. Il aura également à répondre aux critiques virulentes venues de sa propre majorité, sur fond de primaire.