À quoi servent les motos dans une course cycliste Le décès d’Antoine Demoitié va nourrir une profonde réflexion
1. Une longue liste.
Avril 2015, le Néo-Zélandais Jesse Sergent est percuté par une voiture de dépannage neutre qui le dépasse dans un virage dangereux au Tour des Flandres.
Juillet 2015, le Norvégien Jokob Fuglsang est déséquilibré par une moto dans la montée du col du Glandon, sur la 18e étape du Tour de France.
Août 2015, le Belge Greg Van Avermaet est jeté au sol par la moto d’un photographe qui le dépasse sur une route étroite de montagne de la Clasica San Sebastian.
Août 2015, encore, Peter Sagan est heurté par une moto d’assistance médicale dans la 8e étape du Tour d’Espagne.
Février 2016, le Belge Gert Broeckx chute à cause de la moto du médecin qui le dépasse et le touche sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne. Le même jour, le Suisse Danilo Wyss est projeté contre un mur par la faute d’une moto caméra mal placée dans un virage de la Drôme Classic.
2. Pourquoi autant de motos
Un chiffre : 62 motos accompagnaient officiellement la course Gand-Wevelgem qui a coûté la vie à Demoitié. Un total qui se décompose comme suit : 24 signaleurs, 12 motos de presse et photographes, 12 motos de la police, 6 motos pour le jury des commissaires (qui veillent à la régularité de la course), 5 motos de radios et télévisions, 2 motos pour les photographes, 1 moto pour le régulateur et une autre pour le chef de la sécurité.
«
Le régulateur tient un rôle essentiel, c’est lui qui donne l’autorisation pour dépasser le peloton ou les échappés
», explique le président du jury des Trois Jours de La Panne, le Français, Christian Lembezat. «
Les signaleurs assurent la sécurité des coureurs, ils indiquent les passages dangereux, ils viennent en renfort aux carrefours non gardés. Leur rôle se situe en amont de la course. Avec la presse, ils dépassent le plus souvent le peloton.
»
3. Quelles solutions
La direction de course des Trois Jours de La Panne a pris des mesures drastiques sur le contingent des motos de photographes installées « dans la bulle » (l’échelle de course) : cinq au lieu de douze. Les signaleurs sont moins présents en France.
Alain Petit, qui organise la Boucle de l’Artois (27e édition ce week-end), loue leurs services. «
Mais je leur impose un itinéraire hors course
», dit l’organisateur arrageois. «
Ils dépassent le moins souvent possible le peloton. Ce qui nécessite une parfaite connaissance de la région. Mais il faut retravailler les textes car les signaleurs ne sont plus sous l’assurance fédérale une fois qu’ils quittent le parcours. Ce n’est pas normal.
»