La famille du policier tué à Magnanville a des liens historiques avec l’Avesnois

La famille du policier tué à Magnanville a des liens historiques avec l'Avesnois

L’actualité parfois a des ramifications à plusieurs centaines de kilomètres de distance et nous fait voyager dans le passé. C’est ainsi que la mort du couple de policiers Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider à Magnanville lundi a fait ressurgir, à Avesnes-sur-Helpe, des souvenirs. Ou plutôt le lien de la famille Salvaing avec l’Avesnois et la famille Chabloz.

L’arrière-petit-fils d’un sous-préfet

C’est que, la victime Jean-Baptiste Salvaing, est l’arrière-petit-fils d’un ancien sous-préfet d’Avesnes-sur-Helpe, Henry Salvaing. Un sous-préfet d’une semaine à l’heure de la Libération durant la Seconde Guerre mondiale. «
Le 2 septembre 1944, l’ancien sous-préfet était parti. Mon père avait, alors, fait nommer sous-préfet Henry Salvaing par Londres. Il avait pris cette fonction pour assurer une permanence
» se souvient André Chabloz, fils de résistant, ancien assureur à Avesnes et habitant Sains-du-Nord. Puis, Paris a envoyé un autre représentant de l’État.

Henry Salvaing devait en décembre 44 devenir sous-préfet de Cambrai. «
On a connu Henry Salvaing parce qu’il était protestant. Il est venu au culte. Ma mère, comme pour tout nouvel arrivé, l’a invité à prendre le thé. C’était aussi une façon de se renseigner. Et comme mon père faisait de la résistance, on se méfiait un peu forcément
».

« On l’appelait le titou »

Les Chabloz ont vite sympathisé avec celui qui était d’abord receveur des finances. «
Henry Salvaing logeait à l’Auberge Saint-Pierre
». Une prestigieuse table de la rue de Mons. Après Henry, les Chabloz ont été en contact avec son fils Georges Salvaing, dentiste à Pézenas (Hérault) et grand-père de Jean-Baptiste ainsi qu’avec Jean-Paul Salvaing, médecin et père du policier tué. «
Georges c’était mon ami d’enfance. Au mariage de notre fils Pierre il était là
» se souvient André Chabloz. Quant à Jean-Baptiste, «
Je l’ai connu tout gamin. Son grand-père l’appelait le titou
», un qualificatif affectueux donné par les gens du midi aux jeunes garçons, les tiots par ici.

Alors forcément le drame de Magnanville a fichu un coup aussi à André Chabloz. «
Je pense à Jean-Paul (le père de Jean-Baptiste). Je lui ai écrit aujourd’hui
» disait-il jeudi quand nous l’avons contacté pour évoquer ce lien d’une famille héraultaise avec l’Avesnois. Un lien qui se conçoit aussi au sein de la grande famille des protestants. Pézenas et Montagnac village où a été inhumé le policier sont des destinations bien connues des Chabloz.

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