Roubaix , France cake tradition veut reprendre le glacier Dagniaux

Roubaix , France cake tradition veut reprendre le glacier Dagniaux

Des senteurs sucrées vont-elles bientôt s’échapper de l’usine Dagniaux Stéphane Debeunne y croit. «
On nous a demandé d’être prêts
», avoue celui qui est en concurrence pour la reprise du glacier. Et il n’est pas le premier venu. C’est lui qui en 1996 a repris France cake tradition, entreprise fondée en 1991 mais qui puise son savoir-faire dans les gâteaux depuis plus de 50 ans. L’entreprise est installée depuis 2001 à Tourcoing.

Quand il a eu connaissance des déboires de Dagniaux, Stéphane Debeunne a d’abord été interpellé par un fait : des entreprises d’agroalimentaire, il n’y en a pas pléthore dans les environs, et là, l’une d’elles sombrait à moins d’un kilomètre à vol d’oiseau de son entreprise. La reprendre Le patron n’y a pas pensé tout de suite. «
J’ai visité le site il y a trois mois. J’en suis ressorti désolé par l’état de l’usine
», sans activité depuis l’automne. Mais de fil en aiguille, l’entrepreneur a révisé sa position, jusqu’à bâtir un projet pour Dagniaux.

Du bio, des desserts et des glaces

«
Dans le cadre de notre stratégie bio, nous souhaitons développer des desserts et entremets frais ou congelés mais aussi des gâteaux bio congelés, notamment pour l’exportation. L’outil de Dagniaux peut, après des investissements, être le lieu où nous pouvons faire cela.
» Mais Stéphane Debeunne ne s’arrête pas là. Et il veut relancer les glaces Dagniaux.

Bien sûr, il y a les incertitudes sur la marque, que l’ancien dirigeant avait mise à l’abri au Luxembourg. «
C’est aussi une marque qui a perdu ses clients et qui a déçu ses distributeurs.
» Mais le patron de France cake tradition veut «
repartir d’une page blanche
» et s’il a bien les recettes, «
il y a un potentiel pour relancer les classiques de ce grand glacier, en faisant du qualitatif et en redonnant confiance aux consommateurs
».

Pour emporter la mise face au juge-commissaire ou au tribunal de commerce, Stéphane Debeunne, déjà acteur de l’agroalimentaire, estime avoir «
un vrai projet, une offre globale sur l’immeuble, la marque, les machines
».

Et qui ne repose pas seulement sur les glaces Dagniaux. Pour démontrer sa crédibilité, Stéphane Debeunne évoque «
des investissements importants
» et parle de «
centaines de milliers d’euros
». Et puis il y a l’aspect social. «
J’ai rencontré les salariés la semaine dernière, une dizaine de personnes. Ils ne m’ont pas demandé de promesse, je n’en ai fait aucune. Mais l’emploi, ça suivra.
» Il pense même qu’il pourrait approcher la vingtaine de salariés que comptait Dagniaux il y a quatre ou cinq ans. Quand l’image de Dagniaux n’avait pas encore tristement fondu.

Pour la réindustrialisation du site

Qui veut reprendre Dagniaux La question ne se pose désormais plus. Samedi soir, ceux que cela intéresse pouvaient encore envoyer un mail au mandataire judiciaire (sous condition de compléter leur message d’un dossier papier complet) afin de faire part de leur souhait de mettre la main sur le glacier roubaisien, placé en liquidation judiciaire le 21 octobre.

Fin février, le maire (LR) de Roubaix Guillaume Delbar, vice-président de la région, avait intercédé auprès de la commissaire au redressement productif afin de donner deux mois de plus aux potentiels nouveaux patrons de l’entreprise. Une grosse semaine avant l’échéance, le mandataire judiciaire n’avait reçu aucune offre chiffrée.

Pas de délai pour la reprise

En plus de France cake tradition, un autre projet a été déposé. Il émane du groupe roubaisien Condor, dirigé par Frédéric Dagniaux, petit-fils du fondateur des glaces Dagniaux. Celui-ci, malgré nos demandes, ne nous a pas répondu et n’a donc pas pu détailler son projet.

Le maire Guillaume Delbar avait demandé au service économique de la ville de faciliter la tâche des candidats à la reprise, quels qu’ils soient. Si son rôle dans ce dossier est marginal, son v’u, malgré tout, est clairement de ne pas voir les actifs de Dagniaux être découpés entre plusieurs repreneurs. Son souhait, «
c’est la réindustrialisation du site
», explique le maire qui avoue avoir été marqué par sa rencontre avec les anciens salariés.

Il appartient désormais au juge-commissaire ou au tribunal de commerce de Douai, mais sans qu’aucun délai n’ait été donné, de statuer sur l’avenir de Dagniaux.

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