Entre 170 000 et 500 000 personnes ont manifesté en France contre le projet de loi travail

Entre 170 000 et 500 000 personnes ont manifesté en France contre le projet de loi travail

La quatrième journée de mobilisation contre la loi sur le code du travail, à l’appel de sept syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL s’est déroulée jeudi 28 avril dans un climat tendu. Elle s’est soldée par 124 interpellations et 24 policiers et gendarmes blessés, dont trois grièvement. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a appelé les syndicats à condamner les violences qui ont émaillé les rassemblements dans toute la France.

« Ces violences, nous les avons toujours condamnées », lui a répondu Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière (FO), sur LCP, faisant valoir qu’elles éclataient « en dehors des manifs, à côté des manifs ». Le président de l’UNEF, William Martinet, a lui aussi condamné les casseurs, mais il a également dénoncé un « usage disproportionné de la force par la police » et « exigé » l’arrêt de l’utilisation des flashballs.

Le premier ministre, Manuel Valls, a condamné, sur Twitter, les violences d’une « minorité ».

Pavés et extincteurs

Entre 170 000 (selon les autorités) et 500 000 (selon la CGT) personnes ont manifesté pour réclamer le retrait du texte dit « loi El Khomri », du nom de la ministre du travail, qu’elles jugent trop favorable aux employeurs, et facteur de précarité pour les salariés, notamment les jeunes.

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A Paris où 14 000 à 15 000 personnes, selon la préfecture de police, 60 000, selon la CGT, se sont rassemblées, de violents affrontements ont éclaté en marge du cortège, entre manifestants et forces de l’ordre. Cinq personnes ont été interpellées et deux policiers ont été blessés dans la capitale, a annoncé la préfecture de police. L’un d’eux est « en urgence absolue ». Les principaux heurts se sont produits aux alentours de la place de la Nation, dans le12e arrondissement, où des vitrines ont été brisées et des projectiles lancés, notamment des pavés et des extincteurs.

Des incidents ont également éclaté dans la matinée dans plusieurs villes, notamment près de Paris et au Havre, à Lyon, Rennes et Nantes. A Marseille, 57 personnes ont été interpellées, selon la police.

Selon la police, au moins 50 000 personnes ont manifesté dans plus de vingt villes (hors Paris). Ils étaient au moins 8 500 à Nantes (20 000 selon les organisateurs) ; 5 500 au Havre comme à Lyon ; 4 800 à Marseille ; 4 000 à Rennes comme à Rouen ;3 800 à Toulouse. A Bayonne, environ 2 500 manifestants ont été recensés, 2 200 à Caen, 2 000 au Mans…

En banlieue parisienne, près de 200 étudiants de l’université Paris-VIII s’étaient regroupés le matin à Gennevilliers pour tenter de bloquer le plus important port fluvial de la région parisienne, selon Le Parisien. Qualifiés d’« anarchistes » par la police, ils y ont incendié des pneus, avant de prendre le métro en direction de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Selon la police, qui avait dépêché plusieurs véhicules et un hélicoptère, ils essayaient de bloquer le dépôt de bus. Pour les étudiants, il s’agissait simplement de tenir une assemblée générale. C’est là qu’ont éclaté les échauffourées, qui ont débouché sur deux gardes à vue, une pour violences et l’autre pour port d’un couteau, selon une source policière. Un membre des forces de l’ordre a été légèrement blessé.

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Quatrième journée de mobilisation contre le projet de loi travail

Une poignée de lycées bloqués

Les préfectures font état d’une poignée de lycées bloqués, totalement ou partiellement, à travers le pays : cinq à Nantes, cinq dans l’académie d’Aix-Marseille, cinq à Lyon, et un à Strasbourg, où des blocages d’établissement étaient prévus à la mi-journée pour « inciter » les jeunes à se joindre à la manifestation, selon Colin Jude, porte-parole de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) dans ce département.

Plusieurs zones sont encore en vacances scolaires : Paris, Toulouse et Montpellier. Les lycées y sont fermés et les universités sont en période de vacances (pour les révisions) ou d’examens.

Après deux mois de contestation et trois journées de mobilisation, celle de jeudi apparaît comme un test pour mesurer la détermination des opposants au projet de loi. Cette journée sera suivie d’un 1er Mai également focalisé sur le projet de loi, avant une nouvelle journée d’action prévue le 3 mai, date du début du débat parlementaire, qui durera plusieurs semaines.

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