Le Pentagone envisage d’utiliser des drones sous-marins en mer de Chine

Le Pentagone envisage d'utiliser des drones sous-marins en mer de Chine

Un drone sous-marin Bluefin-21 de l’US Navy dans l’océan indien, le 14 avril 2014. Source : Reuters

Alors que les Etats-Unis observent avec inquiétude la Chine à construire en mer de Chine du Sud des bases militaires sur des îles renflouées, l’armée américaine parie sur une nouvelle technologie pour aider à maintenir son avantage stratégique : les drones sous-marins. Au cours des six derniers mois, le Pentagone a commencé à parler publiquement d’un programme secret pour développer des véhicules sous-marins sans pilote, terme donné aux drones sous-marins qui deviennent une partie de son plan pour dissuader la Chine de chercher à dominer la région. Ashton Carter, le secrétaire à la défense des États-Unis, a fait récemment une mention spéciale des drones sous-marins, évoque CNBC, dans un discours sur la stratégie militaire en Asie et a fait allusion à leur utilisation potentielle en mer de Chine du Sud, qui a de grandes étendues d’eau peu profonde, défavorables à l’emploi de sous-marins avec un équipage humain car trop détectables. Et donc favorables à des drones autonomes plus petits…

En levant le voile sur les nouvelles technologies telles que les drones sous-marins, dont certains espèrent qu’ils seront opérationnels à la fin de la décennie, le Pentagone tente de dissuader des rivaux potentiels comme la Chine et la Russie en montrant sa supériorité militaire. Alors que la concurrence militaire s’intensifie dans le Pacifique occidental entre les Etats-Unis et la Chine, les sous-marins sont devenus l’un des domaines clés de cette compétition. Les lourds investissements de la Chine dans les missiles balistiques sont porteurs de menaces sur les forces terrestres américaines dans la région et certains de ses navires de surface. Par conséquent, les États-Unis investiront 8 milliards de dollars l’an prochain dans les sous-marins afin « d’assurer que notre force sous-marine et anti-sous-marine est la plus destructrice et la plus avancée dans le monde », a insisté M. Carter.

Des petits sous-marins télécommandés ont déjà été utilisés pour la recherche et le sauvetage et la Marine américaine (l’US Navy) a utilisé des drones Remus pour rechercher des mines. Les nouveaux investissements sont tournés vers des navires plus autonomes qui pourraient éventuellement emporter des armes.

L’automne dernier, l’US Navy a dévoilé un drone sous-marin semi-autonome, connu sous le terme de large displacement unmanned underwater vehicle, qui doit effectuer son premier voyage d’essai en haute mer cet été. Les autorités espèrent qu’une flottille sera opérationnelle d’ici à 2020 si les tests se déroulent bien. La fonction initiale des drones sous-marins devrait être la surveillance, mais les planificateurs navals estiment qu’il y a des utilisations potentielles sans limites. Un des modèles est fondé autour d’un sous-marin-mère ou d’un navire de surface qui peuvent ensuite libérer une série de drones beaucoup plus petits qui pourraient être utilisées pour traquer les sous-marins ennemis ou même lancer leurs propres missiles.

Un Sea Hunter; Source : DARPA.

Les principaux obstacles techniques à l’heure actuelle sont de fournir assez de puissance pour les drones afin qu’ils puissent rester sous l’eau pendant de longues périodes et de communiquer avec eux. Les experts sont également en train de débattre quelle autonomie ils veulent donner aux drones sous-marins – un problème qui va devenir de plus en plus plus complexe, si et quand ces systèmes commenceront à emporter des armes.

En plus d’investir dans les drones sous-marins, les États-Unis développent aussi des navires de surface sans pilote. La semaine dernière, le Pentagone a dévoilé le Sea Hunter, un prototype d’un chasseur de sous-marins, qui pourrait être déployé d’ici à 5 ans.

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