Villeneuve-d’Ascq, sept départs en quelques mois à V2 les loyers font-ils fuir les commerces’

Mezzo di Pasta, Crêp’eat, Hammersmith, Little Marcel, Kretzschmar, Léon de Bruxelles, tout dernièrement Bata et bientôt Magiboo
: la liste des fermetures s’allonge au fil des mois au centre commercial villeneuvois tandis que l’arrivée de nouvelles enseignes se fait attendre. En coulisses, Guillaume Creuze, le directeur, l’assure, les candidatures sont nombreuses auprès du bailleur, Unibail-Rodamco.

Mais au sein des boutiques, ces fermetures sont diversement appréciées. «
Ce n’est pas bon pour le commerce, confie un responsable qui tient à conserver l’anonymat. Unibail est trop gourmand en termes de loyers. Chaque renouvellement de bail provoque une hausse de 30 à 50 %. Il ne faut pas s’étonner que certaines enseignes soient étranglées et déposent le bilan.
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Jusqu’à 300 000 euros par an

Selon nos informations, Little Marcel devait s’acquitter de 17 000 de loyer mensuel, soit près de 200 000 par an. Celui de Bata s’élevait à 300 000 . Ces sommes conséquentes et en constante progression ont poussé Alain Guillerminet, le patron de Magiboo, à annoncer sa prochaine fermeture. «
Nous pouvions renouveler notre bail mais cela supposait une énorme hausse de loyer, expliquait-il en février. Nous avons préféré tout arrêter et trouver un accord avec la direction pour partir.
»

Ceux qui peuvent payer s’accrochent et tiennent à positiver dans une galerie en pleine mutation. «
Les loyers ne sont pas toujours les raisons principales des départs, tempère Marjorie Delattre, la responsable de l’association des commerçants. Le manque de clientèle est aussi un facteur à prendre en compte, notamment pour les enseignes indépendantes de restauration qui ont dû faire face à la concurrence du Heron Parc. Quand on n’est pas une grosse chaîne, c’est plus difficile.
»

Des décisions de groupe, au niveau national, peuvent également expliquer des fermetures, comme ce fut le cas pour Little Marcel et plus récemment Bata.

Cette valse des enseignes n’est pas terminée. Côté ouvertures, un café sandwicherie est annoncé au niveau haut, dans l’ancien local occupé par Fiesta parti s’installer en bas. Et d’autres annonces devraient être faites avant l’été.

Magiboo

Alain Guillerminet a annoncé en début d’année la fermeture prochaine de sa boutique de jeux et jouets. S’il renouvelait son bail, son loyer aurait pratiquement doublé.

Il se donne jusqu’au 31 mai pour trouver un nouveau local où installer son commerce. Mais la recherche est plus compliquée qu’il ne l’imaginait. Car le responsable visait le centre-ville de Lille, où de nombreux commerces indépendants mettent la clé sous la porte les uns après les autres, notamment en raison de loyers beaucoup trop élevés là aussi. Pas évident de s’y faire une place. M. Guillerminet continue à prospecter.

Et après

Dans la foulée de la fermeture de Magiboo, le salon de coiffure voisin traversera l’allée pour s’installer en face, côté Furet du Nord. Ils laisseront tous les deux la place libre au magasin de prêt-à-porter Zara, qui récupérera plusieurs centaines de mètres carrés afin de s’agrandir.