De Capinghem une des stylistes de Prince témoigne, Il scénarisait chaque journée

De Capinghem une des stylistes de Prince témoigne, Il scénarisait chaque journée

«
Prince était un génie, confie Anyes Gallici. Son but était de figurer au panthéon des stars. Au même titre que Marilyn Monroe, James Dean ou Michael Jackson.
» Né comme le « King of pop » en 1958, «
Prince jalousait Michael Jackson et se sentait mal dans sa peau car il ne supportait pas sa petite taille.
» Selon la styliste, qui avoue avoir connu «
des accents très rares de gentillesse et d’affection de sa part
», c’était un «
petit dictateur
».

Pourtant, pour l’un de ses défilés de mode à Paris, en 1987, l’artiste va lui composer trois instrumentaux originaux. Il aimait en effet s’entourer de personnes capables de l’inspirer. Pour ses vêtements par exemple, il ajoutait toujours sa petite touche aux créations d’Anyes et les reprenait ainsi à son actif.

« Toujours sur la défensive »

«
Il contrôlait absolument tout, se souvient-elle, y compris son image. Toujours sur la défensive. Je défie quiconque de trouver une photo de paparazzi où on le voit par exemple en baskets.
» Et d’ajouter : «
Un simple déplacement était systématiquement organisé. La limousine, le ballet des gardes du corps, jusqu’à la tenue des accompagnateurs. Fallait pas faire désordre ! Il scénarisait chaque journée.

Il était secret, commente-t-elle, mais il a capté ce que j’étais : complètement à l’ouest dans mon inspiration. Il y a eu une espèce d’émulation entre artistes. À ma petite mesure bien sûr…
»

«J’ai perçu le vrai Prince»

Anyes conserve une anecdote particulière sur Prince. Alors qu’elle était à Cannes, l’artiste lui donne rendez-vous sur la croisette. Chose étrange, il est à l’heure. En effet, tout son entourage est habitué à ses retards conséquents ou à ses sautes d’humeur qui lui font parfois poser des lapins. Prince, si secret sur sa vie personnelle et qui contrôle l’intégralité de son image, lui présente son père, qui l’a autrefois rejeté. Le trio s’isole et échange.

«
Prince était intimidé et content du moment, mais c’est sans doute la seule fois où je l’ai senti se décoincer
», raconte Anyes, car ce père serait à l’origine du génie musical de l’artiste et de certains albums. «
C’était un moment extrêmement touchant, de grâce presque. Il y avait une sorte d’hérédité artistique et j’ai compris pourquoi on devient aussi créatif. J’ai perçu le vrai Prince.
» L’instant s’est prolongé par un concert privé à Monte-Carlo. «
Voir ses petites mains, explique la styliste, jouer sur un clavier de manière si virtuose, c’était un cadeau royal. Pour moi, Prince a égalé Jimmy Hendrix à la guitare.
»

Sous l’angle de la mode, Anyes Gallici pourrait mener une étude sociologique sur les années 80 et 90, ou écrire un livre sur toutes ces vedettes pour qui elle a travaillé : Aretha Franklin, Beyonce, Barry White, Whitney Houston, Halle Berry, Djimon Hounsou, Lionel Richie ou encore Michael Jackson. Une BD de 45 pages est d’ailleurs en cours de réalisation pour raconter son parcours. Et la styliste attend un lieu qui pourrait bientôt accueillir sa Gallici’s Skool, où elle donnera des formations « ès mode ».

Contact : anyesgallici@gmail.com

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