Maria-Grazia Ascoli 72 ans #EnMémoireNice
Elle était souriante, pleine d’enthousiasme, passionnée de tout ce qui est beau, comme la mer bleue de Nice, disent d’elle ses amis. Mais si Maria-Grazia Ascoli pour tous, Graziella était sur la promenade des Anglais, le soir du 14 juillet, c’est aussi « pour le sentiment de liberté que lui inspirait cette date importante qu’est la prise de la Bastille pour l’histoire de l’Europe : elle était très sensible à tout cela et croyait fermement à l’esprit de patrie», explique Gina Nieri, responsable des services légaux du groupe audiovisuel Mediaset, de la famille Berlusconi.
Elle la connaissait bien : Maria-Grazia Ascoli a travaillé à ses côtés pendant vingt ans, jusqu’à il y a un an et demi, lorsqu’elle a pris sa retraite. De toute évidence, elle était appréciée dans son entreprise : six cents collègues leurs noms rigoureusement rangés par ordre alphabétique, du président du groupe jusqu’au gardien de nuit l’ont saluée dans les pages du carnet du Corriere della Sera, le 21 juillet. « C’était impressionnant de voir tous ces noms, pour un groupe où travaillent trois mille personnes !», ajoute Gina Nieri, qui parle de son amie comme d’une femme qui, malgré les horaires contraignants, arrivait à avoir une vie culturelle très riche.
Une femme cultivée, mais qui n’en faisait pas étalage, précisent ses amis et collègues. Une femme qui aimait la littérature, le cinéma d’auteur, la musique classique et les chanteurs français. Attention, cependant, à ne pas la déranger pendant la soirée finale du télé-crochet « Amici » un must de la grille des programmes de pointe de Mediaset ou quand elle regardait ses séries télévisées préférées ! Ses amis, qui se souviennent de son engouement pour ces shows populaires, soulignent ce côté éclectique de son caractère.
Restée veuve, Maria-Grazia Ascoli avait rencontré à un âge déjà avancé celui qui était devenu son « compagnon d’escapades » sur la Côte d’Azur, Mario Casati, lui aussi de Milan, lui aussi veuf. Il est mort à ses côtés le 14 juillet, à 92 ans. Dès qu’ils le pouvaient, ils filaient à Nice, où Mario avait un appartement. Le fils de Graziella, Daniele Rattellini, dont elle était très proche, reste inconsolable. Très réservé, il est encore trop éprouvé par la mort de sa mère pour parler d’elle et a préféré que ses collègues et amis le fassent à sa place. « Vous comprendrez qu’il a touché du doigt la profonde méchanceté du monde. Mourir dans son lit à la suite d’une maladie est une chose, mais cette tragédie totale d’être écrasée par un camion conduit par un homme plein de haine en est une autre », tranche Gina Nieri.
Salvatore Aloïse
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