Saint-André , au Village l’esprit de la Braderie est là un peu moins celui des affaires
Du monde mais pas de cohue, des frites mais pas de moules. La Braderie sauce andrésienne a déjà attiré quelques milliers de visiteurs ce samedi. Qu’en disent-ils, justement, visiteurs et brocanteurs, de cette contre-Braderie
Du côté des chineurs
Vingt-cinq ans que François vient chaque année de la région parisienne, chez des amis, pour la Braderie. Il n’a donc pas songé une minute à changer ses plans. Cette année, pour lui, c’est presque un acte de résistance. Quand on lui parle de l’annulation de la Braderie, il évoque carrément un «
scandale
» : «
On donne raison aux terroristes
», affirme-t-il. Et de s’étonner : «
On maintient les ferias à Bayonne ou Béziers, on transforme ce samedi soir la gare Saint-Lazare en dance-floor, mais on annule la Braderie !
» Fidèle à ses habitudes, il est donc tout de même venu chiner dans le Nord, et se réjouit de cette «
bonne idée
» qu’ont eue les brocanteurs.
Autres habitués du déballage lillois, Sylvie et Pascal déambulent dans les allées. Sylvie est en quête d’un fauteuil William Morris : «
À la Braderie, je l’aurais forcément trouvé, ici, ça va être plus compliqué’
» Les Lambersartois fréquentent souvent le Village des antiquaires, à la recherche d’un «
coup de c’ur
» et «
pour le plaisir de chiner
». Mais ce n’était pas le cas des nombreux visiteurs de cette première journée, dont beaucoup ont découvert l’existence du village grâce à la récente médiatisation.
Du côté des brocanteurs
«
On avait quand même stocké pas mal d’affaires pour la Braderie’
» Steven, spécialisé dans les meubles de métier et le mobilier industriel, installé à Bois-Grenier, sait qu’il ne vendra pas autant qu’à Lille, où il s’installait d’ordinaire boulevard Lebas. «
Mais cette braderie, ça va nous permettre de sauver les meubles !
», glisse-t-il avec humour.
3 000 , c’est ce que Pascal gagnait d’ordinaire lors du week-end de la Braderie, installé au Quai du Wault. «
Ce week-end, j’espère au moins 1 000 , mais c’est pas gagné’, glisse celui qui a lancé son affaire il y a trois ans à Wervicq. La Braderie, c’est quand même important pour nous. L’annulation, même si je la comprends, a été un vrai coup dur.
» Les acheteurs, habitués de la Braderie, prêts à débourser plusieurs centaines d’euros pour un meuble, ne semblaient pas être présents ce week-end.
«
Même si on vend moins qu’à la Braderie, glisse Danièle, une brocanteuse, au moins, on aura fait connaître le lieu pour l’avenir.
»
Et qui sait si cette contre-Braderie, décidée dans l’urgence, n’est pas amenée à perdurer ces prochaines années’
22, avenue du Maréachal-De-Lattre-de-Tassigny à Saint-André. Jusqu’à dimanche, 20 h.