Violences policières à Lille , le manifestant vient de porter plainte
Tout a commencé à Lille au petit matin du jeudi 31 mars. La manifestation contre la loi travail est prévue dans l’après-midi mais de sa fenêtre, Florent entend un groupe qui bloque l’entrée du périphérique, près du conseil régional. Habitué des manifestations, ce docteur en informatique de 33 ans les rejoint : «
Je suis profondément contre cette loi et je me suis dit que la contestation c’était toute la journée
», raconte le jeune homme, avant d’insister : «
Chez moi, le principe de non-violence est très important, j’ai même suivi des cours avec le groupe de désobéissance civile.
» La police disperse les manifestants qui se dirigent vers une petite rue près de la mairie de Lille. Les choses se gâtent : «
On était une trentaine, je ne connaissais pas les autres. On avait une vingtaine de policiers derrière nous et quelques-uns devant. Entraîné par le mouvement de notre groupe, je me suis mis à courir et je suis tombé devant les policiers qui se sont mis à me matraquer. Je me suis mis en position de protection, j’ai pensé au lycéen, je me suis dit que c’était mon tour.»
3000 partages sur Facebook
En plein reportage sur le groupe, un photographe multiplie les clichés. La photo sera partagée près de 3000 fois sur Facebook. Florent est menotté, emmené dans un fourgon et placé en garde à vue. Un riverain raconte : «
Je n’ai pas vu le matraquage la situation était trop confuse mais j’ai trouvé que la réaction des policiers était disproportionnée, on voyait bien que ce n’était pas des casseurs. Ça m’a vraiment choqué !
» Il ressort libre, 7 heures plus tard.
Depuis, il a vu un médecin généraliste qui lui a déclaré trois jours d’ITT avec des ecchymoses qui ne sont pas dues qu’à sa chute et a pris une avocate. Il vient de déposer plainte pour violences en réunion par des personnes dépositaires de l’autorité publique. «
J’ai été très choqué par ce qu’il s’est passé.
»
Côté Direction départementale de la sécurité publique, on s’étonne : «
Quel
aurait été l’intérêt de frapper un homme au sol Et lors de sa déposition, il n’a évoqué aucune violence policière et n’en n’a pas fait état, en garde à vue, auprès du médecin ni de son avocate non plus.
» Ce que reconnaît Florent : «
Sur le moment, je n’ai pas vu l’intérêt de m’étendre là-dessus.
» Une enquête administrative a été lancée par les services de police dès la circulation du cliché sur les réseaux sociaux. Une procédure judiciaire va suivre et déterminer si oui ou non Florent a injustement été matraqué ce petit matin du 31 mars.