Pégase et Icare à Lille , l’étourdissant retour de l’indomptable Alexis Gruss (VIDÉO)
À quelques jours de son 72e anniversaire, Alexis Gruss signe son retour à Lille. Là même où, petit, en compagnie de son père et de son oncle, il est tant venu. Là même où, plus tard, il a démarré ses tournées, avec son chapiteau, jusqu’à la fin des années 1980. Retrouver Lille, «
un bonheur
». Authentique.
Car l’homme qui, avec Pégase et Icare présenté samedi et dimanche au Zénith, en est à sa 42ecréation, a le sens des racines, défend ses valeurs. Il n’y a qu’à l’écouter parler de la piste de cirque, ce rond de treize mètres de diamètre, «
infini
» : «
C’est l’espace scénique le plus extraordinaire : on peut y tourner pendant des siècles. C’est aussi le seul espace scénique au monde qui soit fertile : si vous voulez, vous pouvez y faire pousser des choses. Cela en fait le seul où les choses peuvent réellement prendre racines.
»
Remise en question et tradition
Le cirque d’Alexis Gruss (l’artiste reste l’un des deux seuls Français à avoir reçu un Clown d’or à Monaco, le second étant son oncle) tient justement par ses racines. On croise plusieurs générations de Gruss autour de la quarantaine de chevaux de Pégase et Icare. Mais pas seulement.
«
Pour ce spectacle, on s’est posé la question suivante : comment se remettre en question, dans une famille ancrée dans une tradition comme la nôtre, tout en respectant nos valeurs
», éclaire Alexis Gruss. La réponse est venue d’une rencontre. Avec une autre famille prestigieuse, celle des Farfadais. Une compagnie d’artistes aériens qui compte en son sein des acrobates parmi les plus beaux du monde. Deux références pour deux figures de la mythologie grecque : d’un côté, Pégase, cheval ailé indomptable, de l’autre, Icare, qui prend des risques considérables jusqu’à s’en brûler les ailes. La terre et le ciel.
Vingt ans qu’Alexis Gruss et ses chevaux avaient interrompu leurs tournées en France. Autant dire que le lever de rideau à Lille sera chargé d’émotion. C’est important un lever de rideau. L’homme se souvient qu’un de ces nombreux matins de sa vie, alors âgé de 3 ans, il s’est réveillé, comme chaque jour, dans la caravane de ses parents, où il est né. À cette différence près : «
En ouvrant les rideaux de la caravane depuis mon lit, pour la première fois de mon existence, j’ai découvert la mer. C’est ça le spectacle : tirer le rideau et voir quelque chose que vous n’avez jamais vu.
» Pégase et Icare est incontestablement de ces créations-là.
Samedi 9 avril à 20 h et dimanche 10 avril à 15 h, au Zénith, boulevard des Cités-Unies.
De 70 à 25 .
www.alexis-gruss.com