Lomme , prison ferme pour un passager qui a frappé une conductrice de bus excédée par sa grossièreté

Lomme , prison ferme pour un passager qui a frappé une conductrice de bus excédée par sa grossièreté

«
Est-ce que vous avez conscience de ce pourquoi vous êtes là
» demande le président du tribunal, Mikael Simoens. Dans le box des prévenus, Mehdi Gengembre 22 ans marmonne : «
Elle n’a pas été courtoise. Ça m’a énervé. Il y a une manière de parler aux gens. Je ne l’aurais pas agressée si elle ne m’avait pas agressé
».

Le tribunal n’en revient pas de l’aplomb du jeune homme. Mehdi Gengembre a été arrêté samedi en fin d’après-midi à la station de Saint-Philibert. La police venait d’être prévenue de l’agression d’une conductrice de bus sur la ligne Porte des Postes-Pérenchies. Un passager belliqueux a escaladé la vitre anti-agression qui protège les chauffeurs et lui a fait éclater la lèvre en lui assénant un coup de poing.

Huit mentions au casier

La conductrice avait repéré très vite le comportement énervé de Mehdi Gengembre et de ses deux comparses mineurs. Elle a fini par réagir aux grossièretés qu’ils adressaient à chaque jeune fille que le bus croisait. Cela n’a pas plu à Mehdi Gengembre qui, face aux juges, maintient qu’il n’a pas frappé et que la conductrice lui a «
mis une claque la première
». Son avocat, Me Charles Cogniot mentionne que Mehdi Gengembre souffre de schizophrénie, que son suivi médical épisodique peut expliquer sa violence. Il proposera aux juges de revoir les films de la vidéo surveillance du bus qui a tout filmé. Pour le défenseur, on ne voit pas assez clairement le coup, le doute doit profiter à son client.

En partie civile, Me Christophe Everaere a une lecture totalement différente. Il désapprouve le système de défense du prévenu et souligne «
son discours totalement décousu
». «
La conductrice a eu un geste civique en prenant la défense de ces jeunes filles mais le civisme n’est pas partagé par tous
», relève le procureur Christophe Amunzateguy. Il va requérir dix-huit mois de prison dont six avec sursis et mise à l’épreuve (SME) pendant deux ans en s’appuyant sur les antécédents judiciaires du prévenu, «
qui témoignent d’une difficulté avec l’autorité
» : huit mentions’ essentiellement pour des outrages et des menaces contre des personnes chargées de mission de service public.

Mehdi Gengembre a été condamné à douze mois de prison dont quatre SME avec une obligation de soins et de travail. Il a été incarcéré.

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