LME Trith-Saint-Léger , le salarié menacé de licenciement pour avoir pris un morceau de bois réintégré
La CGT de LME était prête à aller jusqu’au bout. Jusqu’à un préavis de grève. Une assemblée générale avait d’ailleurs été convoquée pour vendredi après-midi. Finalement, Philippe Suméra est heureux d’annoncer la réintégration du collègue menacé de licenciement et mis à pied à titre conservatoire. Julien, un trentenaire qui travaillait au service qualité de l’aciérie et de la tuberie mais essentiellement au laminoir, était accusé par sa direction d’avoir « volé » un bout de bois. Pour le délégué syndical CGT, ce motif était futile et le licenciement «
abusif
», «
quand on veut se séparer de son chien, on l’accuse d’avoir la rage
».
Le bois n’allait pas être vendu mais jeté
La colère a pris de l’ampleur dans l’usine en fin de semaine. Les collègues du trentenaire, en poste depuis cinq ans, n’ont pas apprécié les méthodes de la direction. Dès le week-end, la CGT a donc lancé une pétition sur change.org pour le soutenir. Ce mercredi après-midi, la pétition avait recueilli 237 signatures venues de toute la France et notamment un message de soutien du papa du salarié : «
Mon père était lui aussi métallurgiste. Il a passé toute sa vie à l’usine. Chaque jour, en rentrant du travail, il emportait quelques cales de bois pour alimenter son feu. Mon vieux doit se retourner dans sa tombe en apprenant que son petit-fils est licencié pour ça en 2016 !
» «
Dans l’usine, les gens ne voient pas ça comme un vol
», témoigne Philippe Suméra. D’autant plus que le bois était dans une benne qui devait être évacuée. Il n’allait pas être vendu mais jeté.
Le salarié va reprendre le travail lundi
Ce mercredi, Philippe Suméra et le directeur du site, David Iroz, ont longuement discuté. Le délégué syndical a obtenu «
la réintégration du camarade. C’est une belle victoire
». Le salarié va recevoir un courrier. Lundi, il va reprendre le travail «
dans un autre service
». En signe de conciliation, la CGT a enlevé les banderoles et drapeaux au niveau des locaux syndicaux qui irritaient la direction. «
La CGT veille au grain
», prévient le cégétiste. LME a échappé à un mouvement de grève qui aurait pu être massif.