Laurence Rossignol compare les femmes qui portent le voile aux nègres favorables à l’esclavage
Mme Rossignol dénonçait sur RMC et BFMTV le développement par certaines marques et enseignes de distribution, de vêtements adaptés aux traditions musulmanes comme le «
burkini
» (maillot de bain intégral) ou le hijab (foulard islamique). Alors que le journaliste lui faisait remarquer que certaines femmes «
choisissent
» de porter ces vêtements, la ministre a répondu : «
Mais bien sûr. Il y a des femmes qui choisissent, il y avait des nègres afr…, des nègres américains qui étaient pour l’esclavage
».
Interrogée par l’AFP, la ministre a reconnu une «
faute de langage
» sur l’emploi du mot «
nègre
», en soulignant qu’elle n’employait jamais ce terme «sauf quand on évoque l’esclavage et les négriers».
«
J’ai employé le mot nègre’ dans le seul usage qu’on puisse en faire pour parler de l’esclavage en Amérique et des négriers. Mais je n’ai pas mesuré la perception la plus répandue. Et qu’on ne dit pas nègre’ même quand c’est autorisé à propos de l’esclavage. En dehors de cette faute de langage, je ne retire pas un mot de ce que j’ai dit
» sur les lignes de vêtements, a déclaré Mme Rossignol.
L’utilisation de ce terme avait déclenché de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et sur internet. «
En fait c’est pas de sa faute @laurossignol a juste raté la formation du gouvernement contre le racisme …
», a ironisé Widad.K (@widadk).
«
Non, décidément, le racisme anti-Noir n’est pas l’apanage des opposants au mariage pour tous, lorsqu’ils insultaient Christiane Taubira en la traitant de guenon’ ou de Banania’
», ont réagi Mehdi Thomas Allal, maître de conférence à Sciences Po, et Asif Arif, avocat, dans une tribune publiée par liberation.fr.
Interrogé par l’AFP, l’entourage de Mme Rossignol a affirmé qu’ «
il n’y a pas de provocation de la part de la ministre, ni de volonté de choquer
». «
Le mot nègre est un mot péjoratif qui ne s’emploie plus que pour évoquer l’esclavage, en référence à l’ouvrage abolitionniste De l’esclavage des nègres’ de Montesquieu
», a-t-on ajouté de même source.
«
C’est un mot que la ministre n’emploie en aucune autre circonstance que par rapport à cette référence. Elle a sous-estimé que la référence n’était peut-être pas évidente
».