L’ancien maire et médecin de Courchelettes Pascal D’Hulster rejugé en appel pour viols

«
Je ne reconnais aucun des faits.
» Quinze mois ont passé depuis sa condamnation par la cour d’assises de Douai et Pascal D’Hulster, 55 ans, nie toujours avoir violé Virginie K, Estelle C. et Mélanie K., trois patientes de 41, 43 et 36 ans aujourd’hui, qui l’accusent de faits supposés commis entre 1988 et 2004 dans la petite commune de trois mille habitants du Douaisis.

Pour la cour, l’équation est simple
: les faits dénoncés par Virginie K., la jeune femme par qui toute l’affaire a éclaté en 2004, sont prescrits. Restent ceux évoqués par Estelle C. (en 1999 et 2000), amie de Virginie, et de Mélanie K. (entre avril 2003 et janvier 2004), qui ne vit pas à Courchelettes et ne connaît pas les deux autres plaignantes. Le point commun entre ces trois femmes Elles étaient toutes dans un état de détresse psychologique au moment où elles ont croisé la route de Pascal D’Hulster.

Un homme à femmes

Lors du premier procès, l’ancien maire avait bénéficié d’un acquittement partiel
: la cour avait estimé qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments pour établir les faits de viols dénoncés par Estelle C. En revanche, l’ancien maire de Courchelettes avait été condamné à huit ans de prison pour avoir violé à plusieurs reprises Mélanie K., une patiente dépressive qui avait trouvé un réconfort auprès de son médecin.

Ce n’est évidemment pas pénal, mais Pascal D’Hulster est un homme à femmes. Est-il allé trop loin avec certaines d’entre elles Oui, selon les parties civiles et toutes les femmes qui se sont retrouvées, un jour ou l’autre, plaquées contre le mur de son cabinet médical, mais n’ont pas porté plainte. Au milieu des « histoires de fesses » du bon docteur, il n’y a pourtant pas que de la morale : en 2007, le médecin a été suspendu deux ans par le conseil national de l’ordre des médecins.

«
C’est un Don Juan, un Casanova, dit de lui Valérie, sa deuxième épouse. Quand il a eu, il faut qu’il passe à autre chose.
» «
C’est un prédateur qui a trouvé en moi une proie facile
», ajoute une ancienne patiente qui dit avoir elle aussi été «
manipulée
» et avoir eu des relations sexuelles avec le médecin il y a vingt ans. La défense voit là «

vengeance
» et «
cabale politique

»
: si l’ancien maire s’est retrouvé accusé de viol, c’est parce que ses adversaires politiques ont manipulé au moins Virginie et Estelle. Qui dit vrai On le saura vendredi. Enfin. Après presque douze ans de procédure.