Grande-Synthe, week-end mouvementé au camp de migrants sur fond de manipulations activistes
Des incidents ont émaillé ces dernières nuits, au camp de migrants à Grande-Synthe. Une rixe a eu lieu dimanche vers 3 h. Elle a fait trois blessés légers, victimes de plaies pouvant avoir été causées par un couteau.
Ce lundi, à 1 h 50, les secours sont intervenus pour une blessure légère à un genou. Leur intervention ne s’est pas passée dans de bonnes conditions. «
Ils ont été entourés par une cinquantaine de migrants qui criaient
», raconte la chargée de communication d’Utopia 56, l’association gestionnaire du camp. Les secours ont aussi été visés par des crachats. La victime, un homme, âgé de 30 ans, a été transportée au centre hospitalier de Dunkerque.
Les incidents illustrent une évolution du climat à l’intérieur du camp. Les conditions de travail des secours se sont compliquées peu à peu après l’ouverture de la Linière, début mars. Cette évolution coïncide avec l’arrivée d’activistes présumés, à Grande-Synthe. L’interpellation, mercredi, de trois Européens proches de la mouvance No Border (ils seront jugés ce mardi) va dans ce sens.
Un contrôle, une fuite et des malentendus
Elle pourrait expliquer la tournure prise par un contrôle de police, dans la nuit de dimanche à lundi. «
Des policiers ont vu une dizaine de migrants monter à bord d’un camion et ils l’ont suivi
», raconte Amélie Le Sant, substitut du procureur. Le véhicule s’est arrêté sur une bretelle de l’A16. «
Les gens en sont sortis et quand les policiers ont voulu procéder à un contrôle, ils ont refusé d’obtempérer. Les migrants ont pris la fuite en direction du camp et l’un d’eux a heurté la glissière de sécurité
», ajoute la magistrate.
Pour un motif inconnu, celui-ci et trois de ses compagnons ont déformé les faits quand il s’est présenté devant les représentants d’Utopia 56 de permanence, afin qu’ils alertent les secours. «
Il disait avoir été renversé par une voiture de police. C’est pour ça que les migrants se sont énervés à l’arrivée des pompiers : ils ne comprenaient pas pourquoi les policiers n’avaient pas appelé les urgences
», déplore la représentante de l’association.
Le commandant de police Benoît Pinceel confirme la prise en charge d’un blessé au genou. «
Il a expliqué dans un anglais approximatif s’être blessé contre une glissière ou un pare-chocs, il est ressorti de l’hôpital à 3 h 30
», précise-t-il. La blessure du trentenaire confirme cette version, ajoute le parquet.
À Calais, l’arrivée d’activistes a été suivie de débordements, toujours sous couvert de venir en aide aux migrants.