Confusion dans la majorité cortèges nourris’ le point sur la 8e journée
Des cortèges toujours nourris, 77 interpellations
A Paris, ils étaient entre 18 000, selon la préfecture, et 100 000, selon Force ouvrière, à défiler entre Bastille et la place de la Nation, où des affrontements ont eu lieu avec les forces de l’ordre. Trente-six personnes ont été interpellées dans la capitale pendant le cortège, selon la préfecture.
A Caen, le site Normandie-Actu a filmé un nouveau cas de violence policière : un manifestant a été roué de coups par un policier. La police invoque un cas de « légitime défense ».
77 personnes ont été interpellées, a annoncé le ministère de l’intérieur, rapportant dans un communiqué des « dégradations commises par des individus violents ». En tout, 15 policiers et gendarmes ont été blessés. A Paris, un manifestant a été conduit à l’hôpital après avoir été grièvement blessé à l’issue de la manifestation. Le ministère a saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) afin qu’elle mène une enquête administrative.
Valls et El Khomri inflexibles, mais’
A la radio, jeudi matin, puis devant le Sénat, Manuel Valls a martelé sa position de fermeté sur le texte de loi. S’il a évoqué de possibles « modifications » ou « améliorations » du texte, il n’est pas question pour le premier ministre de toucher à l’article 2 du texte de loi, contrairement à ce qu’a laissé entendre Michel Sapin, ministre des finances.
La ministre du travail, Myriam El Khomri, a de son côté exclu de revenir sur « la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche, nous l’avons dit, ça serait dénaturer la philosophie de ce texte », a-t-elle déclaré dans l’émission « C à vous », sur France 5.
Au lendemain des déclarations de Bruno Le Roux, président du groupe socialiste à l’Assemblée, évoquant également une réécriture de cet article, la confusion demeure dans la majorité sur la position à adopter face au mouvement social.
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L’article 2 de la discorde
Que contient cet article 2 qui cristallise les mécontentements ‘ C’est lui qui consacre l’inversion de la hiérarchie des normes, faisant primer les accords d’entreprise sur les accords de branche. Les parlementaires de la majorité, « frondeurs » ou non, et le gouvernement se livrent à une véritable bataille d’écriture au sujet de cet article, qui explique la cacophonie de ces derniers jours.
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Pour la CGT, le président a perdu la majorité
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, en première ligne de la contestation, a estimé jeudi que le président François Hollande n’avait « plus la majorité » après le cafouillage au sein du gouvernement sur une éventuelle modification du projet de loi travail :
« Quelle est aujourd’hui la position du gouvernement ‘ Est-ce que c’est celle de Manuel Valls, de Michel Sapin, de Bruno Le Roux ‘ Cela nous met dans l’embarras pour savoir à qui s’adresser. »
« Comme pour d’autres sujets, cela montre que le président n’a plus la majorité », a déclaré le secrétaire général de la CGT, au départ de la manifestation parisienne contre le projet de loi de réforme du code du travail.
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Peu de perturbations dans les centrales nucléaires et thermiques
La production d’électricité est restée « normale », selon EDF et ERDF, malgré l’appel à la mobilisation des salariés des centrales nucléaires. La grève avait été votée dans l’ensemble des dix-neuf sites nucléaires français, mais seuls douze des cinquante-huit réacteurs nucléaires ont été touchés par des baisses de production. Deux centrales thermiques étaient, elles, totalement à l’arrêt. ERDF assure de son côté ne pas avoir recensé de coupures de courant en dehors de la normale.
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Dans les raffineries et les stations-service
Sur les 115 jours de stocks stratégiques disponibles, l’Etat en a déjà utilisé trois pour faire face aux problèmes d’approvisionnement. Selon l’Union française des industries pétrolière (UFIP) :
une station-service sur cinq est en rupture partielle ou totale d’approvisionnement ;six raffineries sur les huit que compte la France sont à l’arrêt ou tournent au ralenti.
L’UFIP a cependant constaté un moindre afflux d’automobilistes aux pompes. « Les automobilistes se sont précipités pour remplir leur réservoir la consommation a été de trois à cinq fois supérieure à la demande normale. Mais comme ils ne consomment pas tout de suite ce carburant, le phénomène est en train de se tasser », a notamment expliqué le président de l’UFIP, Francis Duseux, à l’AFP.
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