Migrants de Calais , une enquête britannique livre ses chiffres-clés sur la jungle
Qui a réalisé cette enquête
C’est un groupe appelé « Refugee Rights Data Project » qui l’a réalisée. Composé d’une équipe de chercheurs ou d’étudiants chercheurs britanniques volontaires, il se présente comme apolitique et indépendant. Ses membres, sensibles à la situation migratoire en Europe, ont reçu des dons de particuliers pour mener cette enquête.
Comment a-t-elle été faite
Elle a été réalisée du 20 au 26 février dernier à Calais, soit une semaine environ avant le démantèlement de la partie sud de la « jungle ». Les équipes se sont réparties dans les différents secteurs du bidonville de manière à avoir la meilleure représentativité possible. 870 migrants ont été interrogés individuellement, soit 15 % de la population d’alors selon « Refugee Rights Data Project ». Les questions portaient notamment sur leur profil, leurs conditions de vie dans le camp et les violences dont ils ont pu être victimes à Calais.
Quels en sont les résultats
Ils sont
consultables sur Internet
en anglais (*). On y apprend que 96,8 % des interrogés sont des hommes âgés de 22 à 30 ans. Les deux nationalités les plus représentées sont les Afghans (30,17 %) et les Soudanais (19,48 %) pour les hommes, alors que plus de la moitié des femmes (54 %) sont Érythréennes. La majorité (88,03 %) se trouvent à Calais depuis plusieurs mois. S’agissant de leur vie dans la « jungle », 76,41 % ne s’y sentent pas en sécurité. Ils craignent surtout les violences policières et les mauvaises conditions de vie. Quasiment la moitié affirment avoir été victimes de violences, physiques ou verbales, de la part de citoyens français, et plus de 75 % de la part de policiers. Enfin, 94,62 % d’entre eux veulent aller en Angleterre.
À quoi va-t-elle servir
« Refugee Rights Data Project » est parti du principe qu’il y avait jusqu’ici un manque de données statistiques sur les migrants de Calais. L’objectif global est de «
donner une meilleure compréhension sur la situation du camp, pour convaincre de trouver des solutions à long terme à cette crise humanitaire
». Le rapport a par ailleurs été remis à tous les parlementaires britanniques. Une étude similaire pourrait être menée prochainement dans le camp Grande-Synthe.
(*) http://refugeerights.org.uk/reports/