Après douze ans d’attente douze ans de réclusion pour Pascal D’Hulster ancien maire de Courchelettes

Après douze ans d'attente douze ans de réclusion pour Pascal D'Hulster ancien maire de Courchelettes

Ce n’est plus une surprise. Ce dossier D’Hulster a été pollué par un fatras indigeste d’éléments extérieurs. La cour a donc dû faire le tri dans la trentaine de témoins convoqués à la barre, les dizaines de dépositions lues et cette sempiternelle impression que les cancans du village ont eu aussi leur rôle dans les jeux d’ombre qui ont « occulté la vérité
» pendant douze ans, selon l’avocat général Luc Frémiot.

Douze ans, que c’est long ! Mais «
durant tout ce temps, Mélanie K. a toujours dit la même chose », selon Mes Marie-Hélène Carlier et Alban Deberdt, ses avocats. Mélanie K. n’était pas là hier. Estelle C., elle, est arrivée en retard. Une qui n’a pas manqué une miette du procès, c’est Virginie K., la première plaignante’ qui pourtant n’a absolument «
rien à gagner » (Luc Frémiot) du fait de la prescription des faits de viol la concernant. « Ces femmes ont toutes un dénominateur commun : elles sont faibles !, tonne l’avocat général. Elles sont revenues au cabinet parce qu’elles étaient sous l’emprise. Lorsqu’on a un statut comme celui de M. D’Hulster, évidemment qu’on exerce une emprise !
»

Par rapport au procès de Douai durant lequel l’avocat général avait eu un doute sur les accusations portées par Estelle C., Luc Frémiot estime désormais que la jeune femme a elle aussi été victime. Convaincu par «
l’épisode durant lequel Pascal D’Hulster gifle Estelle C. devant tout le monde dans le cabinet et la jette dehors car elle vient crier qu’elle couche avec lui. Quand vous faites ça (il s’adresse à l’accusé), vous la bannissez de votre clientèle mais non, vous la reprenez ! Ça prouve bien que quelque chose s’est passé. »

Des pleurs avant que la cour ne délibère

Les trois femmes reconnaissent que le médecin les a aidées : « Mélanie l’a dit, il lui a sauvé la vie plusieurs fois
», dit Me Carlier. Mais surtout, «
elle n’a jamais cherché à en rajouter
», répétant qu’elle avait eu une relation consentie avec l’accusé en décembre 2003 chez lui avant d’être violée dans son cabinet à la fin du mois suivant. Si elle dit faux, comment aurait-elle pu inventer un détail des pratiques sexuelles du médecin que donne Estelle C. mais également d’autres femmes, consentantes ou pas, qui ont eu affaire au docteur

«
C’est un truc complètement surréaliste ! », balance Me Blandine Lejeune, l’avocate du médecin. «
Il est dans une nasse, une toile d’araignée tissée par des opposants politiques et des médecins ». Pour l’avocate, qui a plaidé à grand renfort de croquis prouvant, selon elle, que son client était allé chez Mélanie K. et qu’ils entretenaient une relation «
amoureuse
», les plaignantes ont menti et le médecin «
n’a violé personne » : « Vous ne jugez pas un homme parce qu’il a couché avec la moitié de Courchelettes ! » Sans émotion visible durant le procès, Pascal D’Hulster a pleuré avant que la cour ne délibère. Le « petit roi », selon Luc Frémiot, est définitivement déchu.

Leave A Reply