Dans son dernier livre un Douaisien brise les clichés sur les musulmans

Dans son dernier livre un Douaisien brise les clichés sur les musulmans

‘ Avec ce troisième roman, vous entrez dans l’intimité d’une famille musulmane douaisienne’

« Ce n’est pas du tout autobiographique. J’ai voulu emmener le lecteur à la découverte d’une famille musulmane à travers le récit d’une femme. C’est presque une expédition tant les fantasmes sur l’Islam sont grands. On entend parfois dire que l’Islam n’est pas compatible avec la République, eh bien la meilleure réponse c’est mon père, musulman. Il est en France depuis 1956, il n’a jamais rien revendiqué. Ses 60 ans de vie ici, c’est une preuve. »

‘ Le titre, les personnages du roman sont caricaturaux, c’est une démarche volontaire

« Le personnage principal, une Douaisienne, Malika, est extrême, voire islamophobe. Elle revient à Valenciennes au chevet de sa mère malade, et elle y sera confrontée à d’autres extrêmes : deux de ses frères, des salafistes. La caricature des personnages est volontaire. Je force le trait pour poser la question : finalement qu’est ce qu’un Français Dans le livre, Malika, avocate, est considérée comme une bonne Française et comme une infidèle car elle mange du porc, boit de l’alcool. C’est de la provocation bien sûr et une volonté de rebondir sur des faits d’actualité*. »

‘ Avec ce titre communautariste « Chez nous ça s’fait pas », vous jouez la carte de la provocation’

« Je veux interpeller le lecteur. Si j’avais écrit Nous sommes de bons Français, venez voir, ça aurait moins d’impact. Au départ, c’était pour dire : chez nous, ça s’fait pas de mettre les parents en maison de retraite. Sauf que dans le livre, c’est l’athée de la famille qui va s’occuper de sa mère et non le reste de sa fratrie, musulmane. Le nous peut renvoyer à une communauté ou pas. Dans la réalité, ce terme m’exaspère, tout comme les mots intégration ou assimilation. Nous sommes Français, point. Ce sont les politiques qui utilisent ces mots. Je les écris pour mieux les dénoncer. D’ailleurs, il y a un truc qui me sidère, dans certaines librairies, mes livres sont placés à côté de ceux de Yasmina Khadra ou de Tahar Ben Jelloun, pourquoi Je ne me reconnais que dans la communauté nationale. Je suis la France, car la France de 2016 me ressemble. »

‘ Pourquoi avoir choisi le Nord (Douai, Valenciennes) comme toile de fond

« Dans mes romans, je parle toujours de la région, comme dans mon premier roman avec le quartier de Frais-Marais à Douai. Cette fois, la trame de Chez nous, ça s’fait pas
aurait pu se passer n’importe où en France, mais je voulais que ce soit ici dans ma région de c’ur, j’y suis né. Et puis bien connaître les lieux me permet de faire des descriptions plus précises comme lorsque dans le livre, je décris la maison du journaliste de La Voix du Nord. »

* Référence aux propos tenus par des militants UMP en septembre 2009 en présence du ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux.

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